Les recherches archéologiques se suivent mais ne se ressemblent pas en Égypte. Dans la vallée du Nil et les vestiges d'une cité antique ayant prospéré durant l'ère gréco-romaine, les chercheurs ont découvert un tombeau abritant plus d'une vingtaine de momies. La langue de l'une d'entre-elles a été remplacée par un petit artefact en or…


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    L'Égypte se place de nouveau comme un incontournable bassin archéologique en ce début d'année 2024. Quelques jours après l'annonce de la découverte d'intrigants tombeaux à Saqqarah, le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités réitère. Le 8 janvier, un communiqué publié sur les réseaux sociauxréseaux sociaux détaille les trouvailles d'une équipe d'archéologues dans la cité antique d'Al-Bahnasa. Les chercheurs ont eu l'opportunité d'explorer un majestueux tombeau, dont certains abritent de véritables merveilles depuis plusieurs siècles. La majorité d'entre eux datent des époques ptolémaïque et romaine.

    La tombe de Toutankhamon était-elle maudite ? La réponse dans Science ou Fiction, le podcast dans lequel on démêle le vrai du faux © Futura

    Des pratiques rituelles singulières

    Les tombes découvertes dans la partie supérieure orientale d'Al-Bahnasa possèdent des caractéristiques inobservées dans le secteur à ce jour. Certaines sépultures ont ainsi été creusées dans la roche naturelle, directement dans le sol. Elles recèlent des artefacts inhabituels, à l'instar de statues en terre cuite à l'effigie de la déesse Isis Aphrodite, coiffée d'une couronne de fleurs. Fusion des deux déesses, elle est souvent représentée nue, arborant régulièrement un couvre-chef. Elle apparaît déjà dans des contextes funéraires à partir du IIIe siècle avant J.-C., continuant d'être louée par les Romains, également les peuples méditerranéens tournés vers l'orientalisme.

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    Deux des sarcophages retrouvés dans un tombeau d'Al-Bahnasa. Certaines momies étaient masquées, dont une s'étant vue attribuer une langue en or… © Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités

    Une autre curiosité frappe les archéologues : la présence d'une momie, dont le visage masqué dissimulait une langue en or. Un symbole prestigieux selon les croyances de l'Égypte ancienne. Les égyptologues estiment que la langue pouvait être remplacée lors de l'embaumement par des sculptures en or, permettant au défunt de s'adresser directement au dieu Osiris, souverain de l'au-delà. Une rareté qui avait toutefois été observée en 2021 à Al-Bahnasa même et en 2022, lorsque des archéologues avaient découvert des tombes à Qewaisna, quelques kilomètres au nord du Caire.

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    Un couple de momies avec des langues en or !

    Al-Bahnasa, un site archéologique d’importance

    Le ministère du Tourisme et des Antiquités indique avoir déterré une quantité importante de momies, au nombre de 23. Elles se trouvaient dans un puits, au fond duquel une porteporte emmurée par des briques protégeait les sépulturessépultures. La majorité des momies sont drapées d'étoffes colorées, et l'individu à la langue d'or n'est pas le seul à posséder un masque. D'autres facièsfaciès sont ainsi dissimulés, avec des masques de différents aspects et de différentes couleurs, une petite quantité d'entre eux étant incrustés de feuilles d'or.

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    Petit et discret, ce petit artefact en or était dissimulé dans la bouche d'une momie. © Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités

    Le site d'Al-Bahnasa semble particulièrement important pour le gouvernement égyptien. La ville, autrefois fortifiée, se développe durant l'Antiquité, plus précisément durant l'ère gréco-romaine. Elle fleurit véritablement durant l'âge d'or islamique, période propice au développement culturel et scientifique au sein des pays musulmans du nord de l'Afrique et du Moyen-Orient.

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    Le site d'Al-Bahnasa, dans la province d'El-Minya, est un site important de l'Égypte ancienne ayant accueilli des colonies grecques et romaines avant l'expansion de l'empire musulman à partir du VIIe siècle. © Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités

    La cité était nommée à l'époque « la ville des martyrs », à la suite des affrontements violents entre les garnisons romaines retranchées sur le site et les musulmans souhaitant s'en emparer. Depuis 2020, le gouvernement égyptien et les autorités locales ont commencé un processus de restauration afin de rendre aux vestiges gréco-romains et à la nécropole islamique son rayonnement d'antan.