Parti de Bruxelles vers l’aéroport parisien du Bourget, le HB-SIA a dû rebrousser chemin et revenir à Bruxelles. Problèmes techniques et météo se sont cumulés pour provoquer ce premier accroc dans le programme de l’équipe de Solar Impulse.

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    Déjà, le vol entre Bruxelles et Paris-le Bourget s'annonçait mal. Ce samedi 11 juin, le temps n'était pas beau sur la Belgique et le Nord de la France, avec des pluies et du ventvent, qui plus est dans le mauvais sens. Prévu initialement à 4 h 30 du matin, le décollage a été repoussé à 18 h 30 et a finalement eu lieu à 18 h 36, c'est-à-dire à l'extrême limite de la fenêtrefenêtre météométéo.

    Juste après l'envol, le pilote de l'avion solaire, André Borschberg, a entendu un drôle de bruit alors qu'il rentrait le train d'atterrissage (à l'aide d'une manivelle). Il a tout de suite arrêté la manœuvre et l'hélicoptère qui le suivait, pour le filmer, a regagné l'aéroport de Bruxelles et embarqué un ingénieur de Solar Impulse qui a pu inspecter visuellement le train. Il n'y a avait aucun dégât mais il était impossible de le remonter. L'avion devait donc voler train sorti, ce qui induit bien sûr un important freinage aérodynamique.

    La météo s'y est mise à son tour. Le vent était assez fort, de travers par rapport à la route, et ralentissait donc l'avion. La couverture nuageuse empêchait la bonne charge des batteries et, de plus, contraignait le pilote à rester assez bas, à 2.500 pieds (750 mètres), au lieu de 3.500 (environ 1.000 mètres), c'est-à-dire dans des turbulences assez fortes. Sous les cumuluscumulus, l'avion a même traversé quelques courants descendants, qui provoquent toujours un ralentissement. Bilan : une vitesse par rapport au sol tombée à 17 nœuds (à peine plus de 30 km/h), au lieu des 30 prévus. Par rapport à l'air, l'avion volait à 24 nœuds (près de 45 km/h).

    On l’espère toujours au Salon du Bourget

    Du côté de l'équipe au sol, les ordinateursordinateurs faisaient tourner les logicielslogiciels de simulation. Le verdict était clair : le HB-SIA n'arriverait pas au Bourget. D'après Solar ImpulseSolar Impulse, aucun aérodrome n'était susceptible d'accueillir le grand avion ultraléger (il y a pourtant celui d'Amiens-Glisy mais sans doute ne convient-il pas). André Borschberg avait atteint la frontière française lorsque la décision a été prise de renoncer et le grand oiseauoiseau a fait demi-tour pour revenir vers l'aéroport international de Bruxelles, où il s'est posé à 23 h 49 après 5 heures et 13 minutes de vol.

    « Comme nous n'avions connu que des succès, on avait fini par penser que c'était un projet très facile. Mais en fait, c'est très difficile » a commenté Bertrand PiccardBertrand Piccard. La mésaventure n'est d'ailleurs qu'un demi-échec. Elle démontre la ténacitéténacité de l'équipe (le vol s'annonçait ardu mais il a tout de même été entrepris) et le problème a été bien géré puisque l'appareil est rentré à bon port. Dans un projet aussi innovant que celui de Solar Impulse, qui repose sur la mise au point d'un avion totalement nouveau, il est logique qu'un incident de ce genre survienne à un moment ou à un autre... Et il faut bien que l'avion se frotte à de vraies difficultés puisqu'il sert de prototype à la réalisation d'un second modèle (qui s'appellera le HB-SIB). Et celui-là devra boucler un tour du monde...

    L'inquiétude est plutôt médiatique puisque le HB-SIA partait pour venir jouer les vedettes au Salon du Bourget qui ouvre ses portesportes le 20 juin. Mais l'équipe espère toujours profiter du bon créneau météo pour être à l'heure au rendez-vous.