La libido des hommes est-elle plus forte que celle des femmes ? Le désir sexuel varie considérablement d'une personne à l'autre, d'une situation à une autre mais est-il exact de penser que les hommes sont plus demandeurs de faire l'amour que les femmes ? Quel rôle joue la testostérone ? Voici quelques éléments de réponse.


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    Les hommes ont plus souvent envie de faire l'amour que les femmes... Leur libido est toujours plus forte que celle des femmes... Ces notions très répandues sur le sexe se vérifient-elles à tous les coups ? Les hommes ont-ils toujours envie de retrouvailles sous la couette avant de s'endormir ? Ne refusent-ils jamais une partie de jambes en l'airair ? La libido des femmes serait-elle bien inférieure à celle des hommes ? Il suffit de se référer à la réalité pour se rendre compte qu'il s'agit d'idées reçues. Même si comme tout cliché, cette notion porteporte sa part de vérité.

    La testostérone, chez l'homme et chez la femme

    Mais alors, les hommes ne pensent-ils qu'au sexe comme on l'entend souvent ? En demandant à 1 743 hommes et femmes d'exprimer leur ressenti après un rapport d'un soir, le Pr Anne Campbell (Université de Durham, Royaume-Uni) a tenté de répondre à la question. Résultats, 50 % des femmes se sentaient plutôt bien, et 80 % des hommes s'avouaient franchement satisfaits. Une preuve du fort impact de la conquête sexuelle au masculin. Selon les biologistes, le cerveau de l’homme est conditionné pour apprécier le nombre de rapports sexuels sur une période donnée, davantage que le temps et la qualité du rapport.

    Autre donnée, « depuis des millions d'années, le cerveau féminin a intégré l'association entre sexe, grossesse et investissement », atteste Sébastien Bohler. Selon cet auteur, même la révolution sexuelle des années 1960-1970, période d'émancipation, n'a pas modifié la chimiechimie cérébrale féminine.

    L'érection n'est pas la seule expression du désir masculin. © LIGHTFIELD STUDIOS, Adobe Stock
    L'érection n'est pas la seule expression du désir masculin. © LIGHTFIELD STUDIOS, Adobe Stock

    Et tout cela se vérifie par les hormones. « Dans le cerveau masculin, la testostérone favorise la production de moléculesmolécules du plaisir tels l'oxyde nitriqueoxyde nitrique et la dopaminedopamine, qui suscitent le désir de sensualité et stimulent l’érection. (...) En revanche, la présence plus ténue et épisodique de testostérone chez la femme rend l'excitation plus lente et plus aléatoire, ce qui permet à la réflexion et à la raison de prendre une part plus importante dans le rapport entre les êtres, même lorsque l'acte sexuel devient imminent. »

    Une expression du désir différente

    Pourquoi l'homme est-il reconnu comme un gourmand sexuel ? En fait, l'érection est associée à une « bonne santé physiquephysique et à leur vaillant désir », détaille Catherine Blanc dans son ouvrage La sexualité décomplexée. Mais elle ne suffit pas à déclencher une forte libido. Le fait d'avoir un signe physique, visible de l'excitation nourrit la confiance que l'on a en son être, en son corps.

    Mais tout n'est pas si simple. Il existe aussi une part du désir masculin invisible. Comme chez les femmes, il recèle des aspirations plus profondes, cachées. Le désir masculin peut « traduire son élanélan pour la sexualité elle-même, l'envie de la rencontre et la curiosité de l'autre. Un besoin d'apaisement, de réconfort, ou celui de voir confirmé le lien amoureux ». L'expression du désir différente entre les sexes laisse penser que seul le visible est réel. Mais la pulsion sexuelle existe chez l'homme comme chez la femme.

    La libido permet aussi des moments d'intimité charnels guidés par le besoin, souvent inconscient, de deux partenaires « d'apprécier leur compatibilitécompatibilité biologique, tout comme les baisers », comme l'explique Sébastien Bohler dans le livre Sexe & Cerveau, et si tout se passait dans la tête.

    Mais rappelons-le, le sexe n'est pas une science parfaite. « L'exploration du désir, pour les femmes comme pour les hommes est délicate. Elle dépend de l'histoire de chacun et de chacune et non d'une quelconque recette », conclut Catherine Blanc.