Plusieurs municipalités en France ont interdit la pratique du jogging en journée, alors que certains médecins préconisent son bannissement pur et simple, arguant du risque de contamination lors de la course. Alors faut-il réellement se méfier des joggeurs ?


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    Devant les images virales de coureurs envahissant les rues de Paris et les commentaires outrés de certains internautes, la mairie a décidé le 7 avril l'interdiction de la pratique du jogging entre 10 h et 19 h « afin de la concentrer sur des horaires où on trouvera moins de monde dans la rue », explique la maire de Paris Anne Hidalgo. Une déclaration qui suggère qu'il existe un risque de contamination lorsque l'on croise un joggeur. Même opinion du côté du syndicat des Jeunes médecins, qui prône l'interdiction totale des activités physiquesphysiques en extérieur jugeant que « le jogging n'est pas une activité essentielle ». D'après une étude belgo-néerlandaise simulant la propagation des gouttelettes excrétées lors d'un effort, la distance de sécurité devrait être de quatre à cinq mètres pour le jogging et d'au moins 10 mètres pour le vélo.

    Le saviez-vous ?

    Porter un masque lors de son jogging permet-il de se protéger ? Pas vraiment : se couvrir le nez et la bouche entrave la respiration et il est peu probable que le masque reste bien en place durant la course, ce qui oblige à le réajuster et donc à porter ses mains au visage.

    Coronavirus : faut-il se méfier des joggeurs ?

    Alors, vraiment dangereux de courir à l'extérieur en période de confinement ? En réalité, il est très peu probable de se contaminer en croisant un joggeur. « Le contact doit durer quelques minutes pour que le virus puisse se transmettre entre deux personnes », rappelle Bérénice Léoutre-Falmagne, médecin du sport, dans Le Parisien. « Si on court seul, il n'y a donc pas de problème. Mais si deux personnes courent ensemble pendant 10 minutes, même à un mètre l'une de l'autre, il est évident qu'il y aura une contagion. En courant, on brasse de l'airair et on rejette davantage de gouttelettes devant le visage ». De plus, l'étude belge évoquant une distance de sécurité de cinq mètres a été simulée dans une soufflerie fermée. Or, il est évident que la densité de particules virales est bien plus élevée dans un espace confiné qu'en plein air. On évitera quand même de courir juste derrière quelqu'un s'il y a un fort ventvent de face susceptible de propager les gouttelettes.