Les scientifiques révisent leur jugement sur les cellules sénescentes que la médecine anti-vieillissement a toujours cherché à éliminer. Certaines d’entre elles permettent de réparer les lésions tissulaires, notamment dans les poumons, les intestins ou la peau.


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    L'objectif de la recherche sur le vieillissement est d'aider la population à vivre plus longtemps et en meilleure santé. Dans ce cadre, les scientifiques visent les cellules sénescentescellules sénescentes, accumulées dans les tissus avec l'âge et qui peuvent causer une inflammation et la production de résidus toxiques pour l'organisme. Ces cellules « zombies » sont notamment impliquées dans des maladies comme le cancer ou la maladie d’Alzheimer.

    Des chercheurs de l'Université de Californie, à San Francisco, viennent toutefois de trouver que toutes les cellules sénescentes ne sont pas nuisibles. En effet, certaines d'entre elles sont intégrées dans des tissus jeunes et sains, et participent même à la réparation de tissus endommagés. Pour ce faire, elles utilisent leurs plus proches voisines, des cellules souches, qu'elles stimulent pour amorcer une réparation des tissus lorsqu'ils sont endommagés. L'équipe de recherche a observé le bénéfice de ce type de cellules sénescentes dans les tissus pulmonaires, mais aussi dans d'autres organes « barrières » comme l'intestin grêle, le côloncôlon et la peau.

    Visualisation des noyaux doubles ou triples caractéristiques des cellules « zombies », grâce à une étiquette fluorescente améliorée dans le cadre de la nouvelle étude. © Nabora Reyes, Peng Lab
    Visualisation des noyaux doubles ou triples caractéristiques des cellules « zombies », grâce à une étiquette fluorescente améliorée dans le cadre de la nouvelle étude. © Nabora Reyes, Peng Lab

    Des fonctions paradoxales

    Ainsi, même si les médicaments sénolytiques -- qui ciblent et tuent les « cellules zombies » -- permettent de diminuer les maladies liées à l'âge et de prolonger la duréedurée de vie des animaux, ils pourraient également présenter un effet néfaste sur la réparation normale.

    « Les études suggèrent que la recherche sur la sénolyse devrait se concentrer sur la reconnaissance et le ciblage précis des cellules sénescentes nuisibles, peut-être dès les premiers signes de la maladie, tout en laissant intactes les cellules utiles, a déclaré dans un communiqué le professeur Leanne Jones. Ces résultats soulignent la nécessité de développer de meilleurs médicaments et de petites moléculesmolécules qui cibleront des sous-ensembles spécifiques de cellules sénescentes qui sont impliquées dans la maladie plutôt que dans la régénération ».