Autour de nous, les effluves corporelles transportent un cocktail personnalisé de 400 composés volatils, différant d'une personne à l'autre. Mais il existe deux tonalités, féminine et masculine.

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    La mère et son bébé se reconnaissent à l'odeurLes adultes, avec un peu d'entraînement, pourraient peut-être y parvenir aussi…Crédit : Unicef

    La mère et son bébé se reconnaissent à l'odeurLes adultes, avec un peu d'entraînement, pourraient peut-être y parvenir aussi…Crédit : Unicef

    Toutes les mamans s'en doutent et la science l'a prouvé : le bébé et sa mère peuvent se reconnaître mutuellement à l'odeur. Mais qu'en est-il des adultes ? Nous avons perdu depuis longtemps - si tant est que nous l'ayons jamais eue - l'habitude de renifler les gens que nous rencontrons pour la première fois. Mais les chienschiens reconnaissant les humains à l'odeur, on peut supposer que nous exhalons un cocktail odoriférant qui nous est personnel.

    C'est ce qu'ont vérifié des scientifiques autrichiens de l'institut d'éthologieéthologie Konrad LorenzKonrad Lorenz, à Vienne. L'équipe menée par Dustin Penn, directeur de l'institut, s'est lancée dans un lourd travail de récolte et d'analyse sur 197 personnes suivies pendant dix semaines. Chacune d'elles a subi cinq fois un prélèvement de sueur sur les aisselles, d'urine et de salive. Dans ces échantillons, les chercheurs ont identifié, par chromatographiechromatographie et spectrométrie de massespectrométrie de masse, des milliers de composants volatils.

    Première observation : les différences chimiques entre personnes sont bien plus grandes dans la sueur que dans l'urine et la salive. Les auteurs en concluent que nous n'avons jamais été doués pour marquer notre territoire, comme le font de nombreux animaux.

    Odeur d'homme et odeur de femme

    En revanche, les chercheurs ont repéré dans la sueur 400 composés qui persistent d'un prélèvement à l'autre sans être aucunement affectés par ce qu'a fait ou mangé la personne. De plus, il semble que la composition de ce cocktail de 400 moléculesmolécules varie nettement d'un individu à l'autre et même entre deux personnes de la même famille ou vivant sous le même toittoit. Cependant, les chercheurs ont remarqué des similitudes qui rangent en deux grandes familles ces parfums personnels : ceux des hommes et ceux des femmes.

    L'espère humaine ayant visiblement délaissé ses capacités d'olfactionolfaction, notre nez ne semble plus capable d'utiliser cette sorte de signature chimique. Des spécialistes de la biométriebiométrie s'en trouveront peut-être inspirés...