Des chercheurs ont mesuré la concentration plasmatique en arginine dans le sang de patients atteints de Covid-19 et de sujets sains. Les résultats suggèrent qu'il y a bien un impact de la maladie sur le taux d'arginine dans le sang. 


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    L'infection à SARS-CoV-2 semble se traduire par certaines complications, désormais bien décrites : fibrose pulmonaire, dysfonctionnement cardiaque et immunitaire, etc. La physiopathologie de ces différents troubles peut être médiée par une faible biodisponibilité en arginine, un acide aminé essentiel. Afin de vérifier cette hypothèse dans cette nouvelle affection qu'est la Covid-19, des médecins américains ont entrepris des mesures du taux d'arginine chez leurs patients Covid-19Covid-19 et chez des sujets contrôles. Ils publient un court rapport dans Proceedings Academy of National Science

    Une concentration en arginine anormale dans le sang des patients 

    Une concentration inférieure à 50 μmol/L est prise comme point de référence par les médecins. 53 % des adultes et 66 % des enfants qui ont souffert d'une infection à SARS-CoV-2SARS-CoV-2 (ou d'un syndrome inflammatoire multisystémique chez les enfants) présentaient des concentrations faibles d'arginine en comparaison au groupe contrôle. Les moyennes des concentrations mesurées dans les différents groupes ont été comparées à l'aide d'un test de Student (un test statistique ayant pour but de comparer des moyennes entre deux groupes) et les différences sont significatives entre les groupes Covid-19 et les groupes sains. 

    Il y a des différences significatives au niveau des concentrations plasmatiques en arginine entre les deux groupes. © ktsdesign, Adobe Stock
    Il y a des différences significatives au niveau des concentrations plasmatiques en arginine entre les deux groupes. © ktsdesign, Adobe Stock

    Un rapport préliminaire 

    Ce rapport suggère que le taux plasmatique d'arginine est bien altéré durant l'infection à SARS-CoV-2. Il vient appuyer des résultats préliminaires obtenus en France chez 26 patients adultes à l'hôpital Pontchaillou, à Rennes. Pour autant, ces résultats émanent d'une petite population de patients et restent des données d'observation.

    D'autres hypothèses sont encore formulées par les scientifiques pour mieux comprendre les troubles suivant l'infection à SARS-CoV-2. Concernant la piste pour un éventuel traitement, les auteurs restent extrêmement prudents, en suggérant même que des thérapiesthérapies à base d'arginine pourraient aggraver la biodisponibilité de cette dernière. La recherche autour des mécanismes impliquant la biodisponibilité des acides aminés et les morbiditésmorbidités associées à la Covid-19 est encore balbutiante et il faudra attendre des expériences plus robustes pour mieux comprendre les mécanismes sous-jacents.