L’association Générations Futures a mené ses analyses sur des fraises françaises et espagnoles vendues dans des supermarchés de Picardie et de Haute-Normandie. En tout, huit perturbateurs endocriniens, pour certains interdits, ont été retrouvés dans les fruits, mélangés avec d'autres pesticides.

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    Rouges et juteuses, les fraises sont de saisonsaison. Elles sont particulièrement appréciées des enfants et... des femmes enceintes. Générations Futures alerte sur le fait qu'une partie de ces fruits serait contaminée par des pesticidespesticides perturbateurs endocriniens. Pour l'association française, cette situation est d'autant plus « inacceptable » que certains produits sont interdits en France.

    Selon la définition de l'OMS, « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques, d'origine naturelle ou artificielle, étrangères à l'organisme, qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien. Elles induisent ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ».

    Les représentants de Générations Futures ont analysé 49 échantillons de fraisesfraises commercialisées en France, précisément dans des supermarchés de Picardie et de Haute-Normandie. Les barquettes en question provenaient de France et d'Espagne.

    Des fraises enrichies aux perturbateurs endocriniens

    Leurs résultats mettent en évidence la présence de nombreux perturbateurs endocriniens dans les fruits analysés. Au total, 71,42 % des échantillons renfermaient ce type de pesticides...

    Les auteurs ont identifié huit perturbateurs endocriniens : chlorpyriphos-éthyl, endosulfan, flutriafol, iprodione, myclobutanil, penconazole, pirimicarb et triadiménol. Le plus inattendu étant que certaines de ces moléculesmolécules sont purement et simplement interdites en Espagne comme en France.

    Les fraises en barquettes pourraient être toxiques. Différents pesticides, y compris certaines molécules interdites, ont été retrouvés sur ces fruits par l'association Générations Futures. © 3268zauber, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Les fraises en barquettes pourraient être toxiques. Différents pesticides, y compris certaines molécules interdites, ont été retrouvés sur ces fruits par l'association Générations Futures. © 3268zauber, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Réduire l’exposition aux pesticides perturbateurs endocriniens

    C'est le cas de l'endosulfan, un insecticide organochloré interdit dans l'Union européenne depuis 2005 et inscrit sur la liste des polluants organiques persistants. Dans le cadre de la convention de Stockholmconvention de Stockholm, il devrait d'ailleurs être éliminé au niveau mondial. D'après les analyses de Générations Futures, 2 échantillons français sur 26 en contenaient. Par ailleurs, 2 échantillons espagnols sur 23 renfermaient du carbosulfan, un insecticideinsecticide illégal dans l'UE depuis 2007.

    Certains pesticides, autorisés dans les deux pays, sont toutefois interdits dans la production de fraises. C'est le cas de la flonicamide et de l'acétamipride retrouvés dans des échantillons français, mais aussi du spirotetramat et du diméthomorphe présents dans des prélèvements espagnols.

    « Nous alertons nos dirigeants sur la nécessité de prendre des mesures immédiates et fortes pour réduire l'exposition des populations aux pesticides perturbateurs endocriniens et d'adopter une stratégie nationale ambitieuse, insiste François Veillerette, porteporte-parole de Générations Futures. De plus, la présence de pesticides interdits en Europe ou sur la culture de la fraise dans plus de 18 % des échantillons testés est proprement inacceptable. »