La « fish pédicure » semble devenir de plus en plus courante pour soigner ses pieds grâce à des petits poissons. Pourtant, l’Anses s’inquiète de l’absence d’encadrement de cette pratique et pense que des risques d’infection sont probables.

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    « Il n'est pas possible de maintenir cette activité en l'état sans un changement profond et rigoureux des pratiques », déclare l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). L'activité en question est la « fish pédicure », une offre de soin des pieds basée sur l'action de... poissonspoissons !

    Cette pratique, selon l'Anses, est actuellement « en pleine expansion en France, comme en témoignent l'ouverture de nouveaux centres (salons d'esthétique, centres de bien-être, spas, etc.) ainsi que de nombreuses actions de communication ». Mais, de quoi s'agit-il ?

    Des poissons nettoyeurs en guise de pédicure

    Dans les faits, le client plonge ses pieds dans un bassin rempli d'eau et de Garra rufa, un petit poisson à la silhouette mince et allongée, originaire d'Asie. Cette espèceespèce est bien connue des aquariophiles qui l'utilisent comme « poisson nettoyeur ».

    <em>Garra rufa</em>, aussi surnommé poisson docteur, se nourrit des peaux mortes ou abîmées et favorise ainsi le développement de la peau en bonne santé. Mais la « fish pédicure » est-elle exempte de tout risque ? © Dances, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Garra rufa, aussi surnommé poisson docteur, se nourrit des peaux mortes ou abîmées et favorise ainsi le développement de la peau en bonne santé. Mais la « fish pédicure » est-elle exempte de tout risque ? © Dances, Wikipédia, cc by sa 3.0

    Les promoteurs de la « fish pédicure » vantent les vertus exfoliantes du Garra rufa - autrement dit, leurs capacités à détacher les peaux mortes - et le bien-être procuré. Ils vont même plus loin, en avançant « des propriétés thérapeutiques comme la régulation du flux sanguin, le traitement du psoriasis et de l'eczéma », ajoute l'Anses.

    Il y a quelques semaines, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé à l'agence sanitaire « une évaluation des éventuels risques sanitaires que cette pratique pourrait faire courir aux usagers ». Pour l'heure en effet, aucune réglementation sanitaire n'encadre la « fish pédicure » en France.

    La « fish pédicure » et ses éventuels risques de complications

    Les conclusions de l’Anses sont limpides : elle estime que « malgré l'absence de cas d'infection documenté, le risque de transmission interhumaine ou zoonotique par le biais de l'eau ou des poissons [...] n'est pas nul ».

    Pour appuyer l'existence de ce risque, elle fait notamment référence à « l'impossibilité de maintenir une eau désinfectante dans les bacs, en raison de la présence des poissons ». Elle pointe aussi que « la pratique attirerait plus particulièrement des sujets avec une hyperkératose, présentant donc une sensibilité accrue aux infections, et augmentant le risque de contaminationcontamination de l'eau ». L'Anses recommande alors un encadrement réglementaire strict de cette pratique.