Les grossesses gémellaires ne sont pas toujours sans danger. Dans 15 % des cas, les fœtus partagent un seul et même placenta, ce qui découle sur un syndrome dit transfuseur-transfusé, mettant en péril la survie des jumeaux. Sans traitement, ils meurent tous les deux dans 90 % des cas. Heureusement, il existe un traitement chirurgical qui permet d’en sauver au moins un dans 80 % des cas, et les deux dans 65 % des cas.
Cela vous intéressera aussi

Lorsqu'ils sont amenés à se développer dans la même poche -- et donc à partager le même placenta -- les « vrais jumeaux » sont touchés par le syndromesyndrome transfuseur-transfusé (STT). Ainsi, dans 15 % des cas de grossessesgrossesses gémellaires, les cordons ombilicaux sont anormalement reliés entre eux par des vaisseaux sanguins appelés anastomosesanastomoses.

Conséquence : un déséquilibre circulatoire s'opère entre les fœtus. L'un des deux se trouve davantage approvisionné que l'autre. En recevant une quantité de sang supérieure à ses besoins, le jumeaujumeau transfusé risque l'insuffisance cardiaqueinsuffisance cardiaque. Sous-irrigué en sang, le jumeau transfuseur risque de développer une anémieanémie et un retard de croissance.

 Avant l’apparition de la chirurgie contre le STT, le pronostic était mal engagé pour les bébés. Désormais, les deux jumeaux survivent dans 65 % des cas. © Miss pupik, Flickr, cc by 2.0

Avant l’apparition de la chirurgie contre le STT, le pronostic était mal engagé pour les bébés. Désormais, les deux jumeaux survivent dans 65 % des cas. © Miss pupik, Flickr, cc by 2.0

Opérer les fœtus jumeaux contre le STT

« Souvent plus gros, le jumeau transfusé peut être victime d'une surcharge du volumevolume sanguin qu'il compensera par une production d'urine et donc un excès de liquide amniotiqueliquide amniotique. De plus petite taille, le tranfuseur subit une diminution de la pressionpression sanguine et du liquide amniotique », précise l'équipe médicale des Hospices Civils de Lyon. Laquelle propose -- depuis peu -- une technique de chirurgiechirurgie in utero contre le SSTSST, dans son Centre des grossesses multiples. Elle consiste en une coagulationcoagulation des anastomoses par laserlaser par une intervention durant en moyenne 20 à 40 minutes et s'organisant en plusieurs étapes :

  • après une anesthésieanesthésie locale et une échographie, le médecin visualise les malformations du fœtusfœtus par fœtoscopie. Puis à l'aide d'une grosse aiguille (trocard), les médecins accèdent au cordon, au fœtus, à la surface du placentaplacenta ;
  • ce « télescopetélescope miniature » permet ensuite d'observer les anastomoses présentes sur le placenta et émet des lasers, lesquels feront coaguler les vaisseaux sanguins. L'objectif étant de rompre le lien entre les deux fœtus.

Cette technique de pointe est aujourd'hui indispensable étant donné l'urgence à prodiguer ces soins vitaux en cas de STT. Sans prise en charge, ce syndrome entraîne en effet le décès des deux enfants dans 9 cas sur 10. À l'échelle de la France, un réseau national a été mis en place pour le traitement du STT. Le centre de référence est situé à l'hôpital Necker-Enfants malades, à Paris.