L’ambroisie, plante invasive aux pouvoirs très allergisants, poursuit son expansion sur le territoire français. Un premier pic de concentrations de pollens vient d’être franchi, le 17 août, en Rhône-Alpes, première région touchée chaque année. Le niveau 5 pourrait être atteint à la fin du mois.

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    Le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) a enregistré en Rhône-Alpes un premier pic de concentrations de pollenspollens d'ambroisieambroisie le 17 août. Le niveau était de 3 sur une échelle de 5. Ce dernier niveau est annuellement atteint fin août, début septembre.

    Originaire de l'Amérique du Nord, l'ambroisie est une herbe qui se propage dans des milieux ouverts peu végétalisés et modifiés par l'Homme, tels les chantiers, les bords de chemins, les voies de chemins de ferfer, les friches industrielles et aussi au sein de grandes cultures.

    Toutefois, « [...] dès qu'il y a une végétation importante et diverse, comme dans les forêts, les prairies, ou même sur les bords de routes bien aménagés, l'ambroisie est absente », a expliqué au Monde Bruno Chauvel, chercheur à l'Inra et membre de l'Observatoire des ambroisies. Malgré tout, il convient de rester prudent car cette espèce invasiveespèce invasive sait s'adapter et tolère la sécheressesécheresse. En outre, « le changement climatiquechangement climatique favorise son expansion ».

    D'ailleurs, si les mesures pour lutter contre sont insuffisantes, les projections d'une étude publiée en 2015 dans la revue Nature Climate Change prévoient que les concentrations de pollens dans l'airair en Europe vont quadrupler d'ici 2050.

    L'ambroisie envahit souvent les cultures de tournesol. © Éric Delcroix, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    L'ambroisie envahit souvent les cultures de tournesol. © Éric Delcroix, Flickr, CC by-nc-sa 2.0

    Une plante invasive très allergisante

    En France, en l'espace de trois ans, le nombre de départements touchés a doublé. À présent, environ 200.000 Français sont traités contre ce pollen très allergisant (12 % de la population serait affectée). La région où sa présence est la plus préoccupante est le Rhône-Alpes.

    « L'ambroisie est unanimement reconnue comme un problème sanitaire, environnemental, agricole et d'aménagement du territoire de dimension majeure », avait indiqué le Comité parlementaire de suivi du risque de l'ambroisie en 2011. Il suffit de quelques grains de pollens d'ambroisie par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent chez des personnes sensibles : rhinite (écoulement nasal, conjonctivite, toux), trachéite, voire urticaire ou eczéma. Dans 50 % des cas, l'allergieallergie à l'ambroisie peut entraîner l'apparition d'un asthme ou provoquer son aggravation.

    D'une manière générale, les ministères de la Santé, du Développement durableDéveloppement durable et de l'AgricultureAgriculture recommandent la mise en œuvre « de mesures de destruction de cette plante invasive, avant sa floraison ». Pour cela, ils s'associent aux collectivités territoriales, aux gestionnaires des voies de transport, aux exploitants agricoles et aux maîtres d'ouvragemaîtres d'ouvrage.