L’ambroisie, cette petite plante herbacée aux airs inoffensifs, cache bien son jeu. Elle est en effet responsable d’un grand nombre d’allergies, parfois graves. Ce problème de santé publique alerte les autorités, qui veulent désormais mettre en place des mesures concrètes de lutte.

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    • Retrouvez notre dossier complet sur les allergies 

    Parmi les espèces invasives retrouvées dans nos pays, la plante appelée ambroisieambroisie (Ambrosia artemisiifolia) est l'une de celles qui pose de vrais problèmes de santé publique. Elle est en effet à l'origine d'importantes allergies à l'automneautomne, lorsqu'elle répand son pollenpollen, un risque sanitaire pris très au sérieux par les autorités, au point que sera créé le 13 avril prochain un « Comité parlementaire de suivi du risque ambroisie ».

    Trois députés (Jacques Remiller, Jean-Marc Roubaud et Alain Moyne Bressand) sont à l'initiative de cette démarche, qui prévoit de « sensibiliser le grand public et les décideurs à l'ambroisie, valoriser les bonnes pratiques de lutte, se faire l'écho des actions menées sur le terrain ». Cette initiative s'ajoute à la lutte contre l'ambroisie inscrite au Plan national santé environnement 2 dans le cadre de la préventionprévention des allergies, qui vise à mieux surveiller et rendre obligatoire la lutte contre la plante.

    Arrivée récente de l’ambroisie en France

    Ce fléau est assez récent, car l'ambroisie, considérée comme une mauvaise herbe, n'a été importée d'Amérique du Nord en Europe qu'au XXe siècle. Affectionnant particulièrement les terrains laissés à l'abandon, l'ambroisie est maintenant retrouvée sur les chantiers, les bords de route ou même les champs de tournesols, le long d'une ligne reliant Bordeaux à Bucarest. Si des spécimens sont aussi retrouvés, moins abondamment, plus au nord, un large quart sud-est de l'Hexagone est particulièrement envahi. 

    Ainsi dans l'Est Lyonnais, l'ambroisie est la première cause d'allergie au pollen et dans les zones les plus envahies par la plante, 6 % à 12 % de la population serait victime de son pollen. Lorsque les grains microscopiques et invisibles arrivent à l'entrée des fosses nasales, ils libèrent leurs allergènes qui peuvent traverser la muqueuse.

    Les champs de tournesols sont particulièrement menacés par l'ambroisie qui y prospère tant qu'elle n'est pas combattue. © <em>Agricultural Research Service</em>, Wikimedia, domaine public

    Les champs de tournesols sont particulièrement menacés par l'ambroisie qui y prospère tant qu'elle n'est pas combattue. © Agricultural Research Service, Wikimedia, domaine public

    Des symptômes parfois sévères

    Les anticorps antiallergènes, déjà exposés auparavant, reconnaissent alors la moléculemolécule et sont produits en très grande quantité, ce qui a pour conséquence d'induire la production d'histamine, la molécule de l'allergie. S'ensuit une réaction inflammatoire plus ou moins violente au niveau du neznez et des voies respiratoires, mais pas seulement.

    Si les symptômessymptômes sont généralement ceux d'une rhinite allergique classique (écoulement nasal, nez bouché, conjonctiviteconjonctivite, trachéite, toux, parfois urticaireurticaire ou eczémaeczéma), l'allergie à l'ambroisie peut provoquer l'apparition ou l'aggravation de crises d’asthme dans près de la moitié des cas (notamment chez les personnes les plus fragiles).

    Le pollen voyage

    C'est aux mois d'août et de septembre que ces problèmes allergiques apparaissent. En effet, après avoir germé au printemps et grandi pour atteindre 1 mètre de hauteur, l'ambroisie commence à émettre du pollen à la fin de l'été via ses fleurs mâles pourvues d'étaminesétamines, dans le but de féconder des fleurs femelles et de se reproduire.

    Malheureusement pour les allergiques, quelques grains dans 1 mètre cube d'airair peuvent suffire à provoquer une réaction allergique. Et si les grains de pollen sphériques ne mesurent que 18 à 20 micromètresmicromètres de diamètre, leur quantité est impressionnante : un seul pied peut en produire plusieurs millions par jour, autant de grains qui seront emportés par la brise, parfois à plus de 40 kilomètres du pied d'origine ! Les mesures de lutte devront donc être étendues à toutes les régions concernées, y compris au niveau international.