Notamment en raison de leur mode de conditionnement, les bières dites ultra-fortes, vendues en canette, posent un gros problème de santé publique auprès des jeunes qui les consomment. Leur forte teneur en alcool n’est pas du goût du président de la ligue contre le cancer, Axel Kahn, qui s'en indigne. 


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    C'est « un attentat contre la santé des jeunes » s'insurge le président de la Ligue contre le cancer, Axel KahnAxel Kahn. Lundi, dans le journal Le Parisien-Aujourd'hui en France, il demande le durcissement de la réglementation sur les bières à très forte teneur en alcool.

    « Alors que la plupart sont à 4 ou 5, voire 6 ou 7 % d'alcoolalcool, on voit émerger des gammes à 14 %, et même à 16 ou presque 17 % !, s'alarme Axel Kahn. Elles sont vendues dans des canettes de 500 ml. Une fois ouvertes, on ne peut plus les refermer, il faut boire jusqu'à la lie. Un jeune a alors consommé l'équivalent d'une bouteille de vin ! », fulmine le généticiengénéticien de formation, nouvellement élu en juin à la tête de la Ligue contre le cancer.

    Selon les calculs du journal, boire 50 cl de bière à 16,8 % revient à boire les deux tiers d'une bouteille de porto ou la quasi-totalité d'une bouteille de vin à 12,5 %. © Justin C. Lenk, Fotopedia, CC by nc-nd 2.0
    Selon les calculs du journal, boire 50 cl de bière à 16,8 % revient à boire les deux tiers d'une bouteille de porto ou la quasi-totalité d'une bouteille de vin à 12,5 %. © Justin C. Lenk, Fotopedia, CC by nc-nd 2.0

    Un jeune a alors consommé l'équivalent d'une bouteille de vin !

    Ces bières ultra-fortes « ont fleuri dans les supermarchés, dans les supérettes, à un prix modique. Ses acheteurs sont le peuple de la rue, et les jeunes, assure M. Kahn qui « demande aux autorités d'étudier la question et de légiférer ».

    Deux stratégies sont possibles selon lui : la première serait d'interdire ou au moins de retirer l'appellation  « bière » aux boissons qui n'utilisent pas les procédés traditionnels de fabrication, car des sucres et des levureslevures y sont ajoutés afin d'augmenter leurs effets.

    L'autre possibilité est d'augmenter très fortement la taxe en fonction du grammagegrammage d'alcool : les plus fortes seraient alors vraiment plus chères.

    « On l'a vu avec le tabac : c'est la sanction au portefeuille qui donne les meilleurs résultats », estime Axel Kahn. Le journal souligne que ces bières ultra-fortes vendues en grande distribution ne sont pas fabriquées en France. Selon l'association Brasseurs de France interrogée par le quotidien, les bières qui dépassent 10 % d'alcool ne pèsent que 0,5 % du marché total de la bière.