Des chercheurs de l’université d’Edimbourg ont passé en revue les données de 80 études, correspondant à 29 millions de naissances. Ils montrent que la césarienne accroît le risque d’asthme et d’obésité chez l’enfant et de complications lors d’une grossesse ultérieure pour la mère.

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    Depuis une trentaine d'années, il y a de plus en plus de césariennes dans le monde. En France, une naissance sur cinq en moyenne a lieu par césarienne, ce qui la situe plutôt dans la moyenne basse de l'Europe. Les disparités sont importantes entre les différents pays européens comme l'a montré une étude de 2015 : par exemple, en Italie, les césariennes représentent 38 % des naissances ; le maximum est enregistré à Chypre (52 %) et le minimum en Islande (15 %).

    Le saviez-vous ?

    Si en Europe occidentale, 25 % des naissances se font par césarienne, en Amérique du Nord elles représentent 32 % des accouchements et en Amérique du Sud 41 %.

    Pour cette méta-analyse, les chercheurs ont épluché les résultats d'un essai clinique randomisé contrôlé et de 79 études d'observation. En tout, 29.928.274 personnes étaient concernées. Les résultats ont montré que les enfants nés par césarienne avaient 21 % de risque en plus de souffrir d'asthme à douze ans et 59 % de risque en plus d'obésité à cinq ans.

    Ces résultats peuvent s'expliquer par le fait que la césarienne influence le développement du système immunitaire et de la flore intestinaleflore intestinale des enfants. De plus, certaines femmes ont recours à la césarienne parce qu'elles sont elles-mêmes obèses.

    La césarienne accroît le risque de complications lors de la grossesse suivante (fausses couches, anomalies du placenta…). © draganagordic, Fotolia

    La césarienne accroît le risque de complications lors de la grossesse suivante (fausses couches, anomalies du placenta…). © draganagordic, Fotolia

    Plus de complications lors de la grossesse qui suit la césarienne

    L'étude a aussi trouvé que les femmes qui ont eu une césarienne ont plus de risque de souffrir de complications lors d'une grossesse ultérieure : + 17 % de risque d'avoir un enfant mort-né, + 27 % de risque de fausse couchefausse couche, + 74 % de risque de placenta praeviaplacenta praevia (localisation anormale du placenta), + 38 % de risque d'hématome rétroplacentaire (décollement du placenta avant la naissance). Quant au risque de placenta accretaplacenta accreta, une insertion anormale du placenta qui se place trop profondément, jusque dans le myomètre, il est même triplé lors de la grossessegrossesse suivant la césarienne.

    Mais cette recherche a aussi mis en évidence que la césarienne semble limiter le risque d'incontinence urinaire de 56 % et de prolapsus vaginal (descente d'organes) de 29 %. Suite à la publication de ces résultats dans PLOS Medicine, Stefan Hansson, professeur de gynécologiegynécologie et d'obstétrique à l'université de Lund a réagi dans un article de The Conversation.

    Il s'inquiète notamment des conclusions qui laissent penser que la césarienne soit un moyen d'éviter des problèmes tels que l'incontinence urinaire ou la descente d'organes. D'après lui, les réseaux sociauxréseaux sociaux, les magazines, ont tendance à véhiculer l'idée que la césarienne prévient ce type de problèmes, ce qui contribue à un accroissement de la demande pour des césariennes.

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    Or ces problèmes pelviens peuvent être traités. C'est tout l'objet de la rééducation du périnéepérinée. Les risques que fait courir la césarienne sur une grossesse ultérieure (fausses couches, placenta praevia, placenta accreta...) doivent aussi être pris en considération.