Des chercheurs ont comparé les génomes d'individus qui vivaient en Islande il y a environ mille ans et d’européens actuels. Les Islandais modernes ont une proportion bien plus importante d’allèles d’origine scandinave que n’en avaient les premiers habitants de l’île.

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    Les premiers colons arrivés en Islande entre les années 870 et 930 étaient essentiellement des vikingsvikings et leurs esclaves. Ils venaient de Scandinavie (les actuelles Norvège et Suède) et des îles britanniques et irlandaises. Pendant le millénaire qui a suivi, la population est restée relativement petite, le cap des 100.000 habitants a été dépassé au XXe siècle. Aujourd'hui, le pays compte 330.000 habitants.

    Des scientifiques internationaux publient dans Science leur étude sur le génome de 25 individus qui vivaient en Islande au moment de la colonisation de l'île. L'analyse des restes, et notamment des dents, a montré une combinaison de gènes venant d'Écosse, d'Irlande et de Scandinavie. Il apparaît que les premiers habitants étaient génétiquement plus proches des habitants de leurs pays d'origine que des actuels Islandais...

    Un changement de la fréquence des allèles en faveur des scandinaves

    Dans la population islandaise actuelle, l'empreinte génétique scandinave est de 70 %, alors qu'elle était de 57 % chez les premiers colons : les Islandais d'aujourd'hui ont donc une proportion plus importante d'allèles scandinaves que leurs ancêtres. Ce basculement s'est opéré de manière assez rapide.

    Plusieurs hypothèses peuvent expliquer ce basculement génétique, à commencer par la dérive génétique, un phénomène souvent décrit dans de petites populations animales : des fluctuations aléatoires de la fréquence des allèles (les différentes versions) des gènesgènes. Une autre hypothèse est que les premiers habitants scandinaves avaient un avantage reproductif, car les premiers celtes arrivés sur l'île étaient souvent des esclaves. De plus, d'autres migrations venant du Danemark ont pu avoir lieu. Dans un communiqué, un des auteurs, Kári Stefánsson, PDG de deCODE, une société de biotechnologiebiotechnologie islandaise, ajoute « Des famines et des épidémiesépidémies répétées ont entraîné une perte substantielle de la diversité des séquences du pool génétique islandais, l'éloignant de ses populations sources de Scandinavie et des îles britanniques. »