Alors que le maïs MON810 a été provisoirement interdit de culture en France, l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments publie un rapport affirmant que ce produit OGM est sans danger pour la santé humaine.

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    Le maïs génétiquement modifié pour produire son propre insecticide pousse déjà un peu partout dans le monde. © jimmedia / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

    Le maïs génétiquement modifié pour produire son propre insecticide pousse déjà un peu partout dans le monde. © jimmedia / Flickr - Licence Creative Common (by-nc-sa 2.0)

    L'Agence française de sécurité sanitaire des alimentsAgence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) persiste et signe. Pour ses experts, le maïs MON810, un organisme OGMOGM produit par la firme Monsanto et synthétisant un insecticideinsecticide (dirigé contre les chenilles de la pyrale et de la sésamie), ne présente aucun risque sanitaire.

    En juin 2008, un rapport rédigé par Yvon Le Maho, directeur de recherches au CNRS et membre du Comité de préfiguration de la Haute autorité sur les OGM, était transmis à la Commission européenne et affirmait, en substance « l'impossibilité de conclure à l'innocuité ». Au nom du principe de précaution, l'interprétation de ce rapport était de justifier l'interdiction de sa culture, ce que le gouvernement français avait déjà fait en février 2008 en activant une clause de sauvegardesauvegarde devant la Commission européenne, suspendant provisoirement la culture du MON810.

    En septembre 2008, l'Afssa a été saisie par la Direction générale de la santé pour donner son avis sur ce rapport Le Maho concernant l'aspect sanitaire. Sa publication était prévue « vers le 20 février ». En publiant ce 12 février les conclusions de ce rapport, le journal Le Figaro a précipité les événements et conduit l'Afssa à le mettre en ligne dès aujourd'hui (télécharger ici le rapport au format PDF).

    Aucun risque démontré, selon l'Afssa

    Sa conclusion est nette : le maïs de Monsanto MON810Monsanto MON810 ne présente aucun risque pour la santé humaine. L'affaire fait grand bruit mais il ne s'agit pourtant nullement d'une surprise. Cette conclusion vient seulement confirmer des positions déjà publiées. Dans un avis rendu le 30 avril 2008, l'Afssa concluait « qu'au regard des données présentées dans le dossier dont certaines ont été réactualisées et des nombreuses données publiées dans la littérature scientifique à comité de lecture, les maïs [...] MON810 et leurs produits dérivés présentent le même niveau de sécurité sanitaire que les variétés de maïs conventionnelles et que leurs produits dérivés ». En novembre 2008, un rapport de l'Efsa (Autorité européenne de sécurité alimentaire) excluait tout risque pour la santé humaine mais aussi pour les animaux et pour l'environnement (deux points sur lesquels l'Afssa ne se prononce pas).

    Dans ce nouveau rapport, l'Afssa estime que les conclusions du rapport Le Maho ne démontrent aucun effet nocif du maïs de Monsanto. La nouvelle ne tombe pas au bon moment pour Jean-Louis Borloo, qui doit défendre la clause de sauvegarde française devant la Commission européenne le 19 février prochain. Mais la situation est seulement similaire à celle de février 2008, quand le ministre français présentait une position allant à l'encontre des avis des experts autorisés...

    Dernière minute :

    Le gouvernement, par la voix du premier ministre François Fillon, vient d'indiquer que ce rapport ne remet pas en cause le maintien de la clause de sauvegarde.