Que l'on s'échine à la bomber ou à la faire disparaître à grands renforts de squats, cette partie de notre anatomie mérite bien plus de considération pour ses services rendus. Les muscles fessiers protègent et permettent en effet bien des aspects du fonctionnement du corps humain, à commencer par la marche. 


au sommaire


    The ConversationLes muscles fessiers sont des muscles larges et puissants qui participent au support du bassin. En stabilisant l'articulation de la hanche, ils permettent aussi à cette dernière de bouger.

    Sur les réseaux sociauxréseaux sociaux, d'innombrables messages vantent les vertus de certains exercices de musculation visant à renforcer les fessiers, tels que les squats. Cependant, la plupart des « gymfluenceurs » à l'origine de ces recommandations se focalisent sur l'amélioration de l'apparence du postérieur plutôt que sur sa fonction.

    Nous vous proposons au contraire d'oublier un instant l'aspect de votre fessier pour vous intéresser plutôt à ce qu'il fait. Saviez-vous qu'avoir un fessier bien musclé est important pour le bon fonctionnement du corps ? N'ayons pas peur des mots : les muscles fessiers sont même des éléments cruciaux de la santé musculo-squelettique !

    Avoir un fessier musclé est important pour la santé. © Shutterstock
    Avoir un fessier musclé est important pour la santé. © Shutterstock

    Voir aussi

    Des muscles artificiels grâce à un polymère élastique

    Les muscles fessiers nous permettent de nous tenir droit

    Les muscles fessiers, aussi appelés muscles glutéaux, sont au nombre de trois : le muscle grand glutéal, le muscle moyen glutéal et le muscle petit glutéal. Chacun d'eux possède une structure et une fonction anatomique spécifique.

    Comme son nom l'indique, le petit glutéal est le moins grand des trois. C'est aussi celui qui est situé le plus en profondeur : il est très proche de l'articulation de la hanche elle-même. Le muscle moyen glutéal recouvre, quant à lui, le petit glutéal. Relativement grand, il s'étend sur toute la surface externe du bassin. Le grand glutéal, enfin, est le plus imposant des trois. Il recouvre les deux précédents et confère à notre postérieur sa forme caractéristique. Il joue également un rôle très important dans le fonctionnement de notre corps.

    Les trois muscles glutéaux sont indépendants, mais ils fonctionnent conjointement. © Shutterstock
    Les trois muscles glutéaux sont indépendants, mais ils fonctionnent conjointement. © Shutterstock

    Sous l'influence de notre cerveau, les trois muscles glutéaux génèrent une grande quantité d'énergieénergie afin de maintenir notre corps dans une posture érigée, s'opposant ainsi à la gravitégravité qui nous tire vers le bas. En fonctionnant de concert, ils rendent possibles de nombreux mouvementsmouvements de la hanche. Ils protègent aussi son articulation des impacts et des forces de cisaillement qui pourraient, sur le long terme, l'endommager. Ils absorbent par exemple les chocs lorsque nous marchons ou courrons.

    Plusieurs de nos travaux de recherche ont révélé que les muscles glutéaux de certains patients souffrant de douleurs aux hanches étaient déficients.

    Il est possible que ces déficiences aient pu diminuer la capacité de leurs fessiers à protéger, sur le long terme, les articulations de leurs hanches contre les dommages. Elles pourraient aussi affecter leur capacité à porter des charges, y compris leur propre poids (par exemple lorsque ces personnes se tiennent sur une jambe ou lorsqu'elles montent des escaliersescaliers - le poids du corps reposant alors alternativement sur une jambe, puis sur l'autre).

    N’oubliez pas de travailler les fessiers. © Shutterstock
    N’oubliez pas de travailler les fessiers. © Shutterstock

    Voir aussi

    Dossier Arthrose : origine et traitement de l'arthrose

    Il a par ailleurs été démontré que certaines pathologies de la hanche étaient associées à une diminution de la taille des muscles et une augmentation des tissus « non actifs », comme les tissus graisseux. C'est par exemple le cas du syndromesyndrome douloureux du grand trochanter (très répandue, cette affection est aussi dénommée tendinopathie glutéale, bursitebursite trochantérienne ou trochantérite).

    C'est également le cas de l'arthrosearthrose de la hanche (ou coxarthrose, qui affecte l'ensemble de l’articulation. En Australie, le nombre de cas de cette pathologie est en augmentation. Elle est à l'origine d'une pose de prothèseprothèse de hanche sur sept chez les personnes de moins de 55 ans. Les recherches suggèrent que le risque d'arthrose de la hanche chez les personnes jeunes pourrait dépendre de la façon dont elles bougent.

    Soulignons toutefois que des signes d'arthrose de la hanche peuvent être détectés lors d'un examen (radio ou IRMIRM) sans qu'ils ne s'accompagnent de douleurs. Par ailleurs, leur présence ne signifie pas que des douleurs surviendront forcément un jour.

    En cas de douleur à la hanche, le renforcement des muscles fessiers est recommandé en tant que traitement de première intention. Posséder de puissants muscles glutéaux est en effet une façon d'améliorer ses capacités physiquesphysiques, ce qui est bénéfique au quotidien, et d'autant plus lorsque l'on souffre d'arthrose de la hanche.

    On sait par exemple que les personnes atteintes de cette pathologie possédant des fessiers plus musclés sont capables de marcher plus longtemps et plus vite que celles qui ont des muscles glutéaux plus faibles. Elles montent aussi les escaliers plus rapidement.

    Votre kinésithérapeute vous prescrira peut-être des exercices visant à renforcer vos fessiers. © Shutterstock
    Votre kinésithérapeute vous prescrira peut-être des exercices visant à renforcer vos fessiers. © Shutterstock

    Voir aussi

    Les athlètes avec de grosses fesses courent plus vite au 100 mètres

    Dois-je renforcer mes fessiers ?

    Le fait d'avoir des fessiers trop faibles a été associé à divers problèmes : des douleurs lombaires, des douleurs patello-fémorales (douleurs situées sous la rotulerotule) et un syndrome douloureux du grand trochanter plus important.

    Certains résultats de recherches suggèrent par ailleurs que le fait d'avoir des fessiers puissants pourrait jouer un rôle dans le maintien en bon état du périnée, mais des travaux complémentaires doivent encore confirmer ces observations.

    Bien entendu, renforcer ses muscles glutéaux n'est pas une solution miracle : toutes les pathologies citées sont sous l'influence de multiples facteurs, et chaque patient est un cas unique. Mais avoir des fessiers solidessolides est, de façon générale, très important pour la stabilité et le bon fonctionnement des hanches et du bassin. C'est la raison pour laquelle les médecins, les kinésithérapeuteskinésithérapeutes, ainsi que d'autres praticiens prescrivent parfois des exercices visant à les renforcer en cas de problèmes de hanches.

    Pas besoin d'attendre d'avoir des douleurs, ni d'être « gymfluencer » ou sportif professionnel pour s'y mettre : à partir du moment où l'on possède un postérieur, si l'on veut rester dans la course le plus longtemps possible, mieux vaut penser à le muscler !