Le gypaète barbu, l’un des grands vautours d'Europe, est depuis longtemps en grand danger. Sa protection, démarrée en 1978, atteint l'échelle européenne. En France, il niche surtout dans les Alpes et les Pyrénées. Au milieu : le Massif central. Le 6 juin 2013, dans le cadre d'un plan national de réintroduction lancé en 2012, deux nouveaux gypaètes ont été lâchés en Aveyron. Retour en images sur la belle réussite d’un programme phare de la LPO.

au sommaire


    Espèce emblématique, le gypaète barbu figure parmi les plus grands rapacesrapaces européens (de 2,60 à 2,90 m d'envergure). Connu pour son comportement alimentaire unique qui lui vaut le surnom de « casseur d'os », cet oiseauoiseau insolite ne s'alimente que de cadavres d'animaux et de restes osseux. Cette particularité permet à ce vautour de limiter l'apparition de foyers pathogènes, et en fait un véritable nettoyeur de la nature. Pourtant, son espèceespèce a vu ses effectifs chuter de façon vertigineuse au cours du XXe siècle : il ne subsistait plus que 175 couples en Europe et 50 couples en France, en 2011.

    Pour stopper son extinction due aux menaces naturelles, mais aussi principalement à l'impact de l'Homme (tirs, empoisonnements, raréfaction des ressources alimentaires), un projet de réintroduction a vu le jour en juin 2012, dans les Grands Causses. Ce projet d'exception, soutenu par de nombreux partenaires institutionnels et privés, est porté par l'antenne Grands Causses de la Ligue de protection des oiseaux (LPO)), en partenariat avec le parc national des Cévennes et le parc naturel régionalparc naturel régional des Grands Causses. Cette action d'envergure internationale est aussi soutenue par la Vulture Conservation Foundation et s'inscrit dans le cadre du Plan national d'actions en faveur du gypaète barbu 2010-2020.

    Dourbie, le jeune gypaète barbu mâle élevé en captivité, a recouvré la liberté le 6 juin dernier, avec un autre homologue appelé Layrou. À lui de choisir sa route : vers les Alpes ou vers les Pyrénées. © Raphaël Néouze, LPO, GC

    Dourbie, le jeune gypaète barbu mâle élevé en captivité, a recouvré la liberté le 6 juin dernier, avec un autre homologue appelé Layrou. À lui de choisir sa route : vers les Alpes ou vers les Pyrénées. © Raphaël Néouze, LPO, GC

    Entre Alpes et Pyrénées, développer la population de gypaètes

    L'objet du programme ? Renforcer la population française de gypaètes barbus via le lâcher de jeunes oiseaux, afin que ceux-ci forment un noyau de population dans le Massif central, et, que par leurs déplacements ils établissent des échanges entre les populations alpines et pyrénéennes. Un dispositif garant des meilleures chances de survie à long terme pour l'espèce.

    Le premier lâcher a été effectué en juin 2012 en Lozère, avec la réintroduction de deux jeunes individus : un mâle, BasalteBasalte, et une femelle, Cardabelle. Les jeunes oiseaux, nés en captivité, ont été réintroduits par la technique dite du « taquet ». Déposés dans un site favorable, à flanc de falaise, ils pourront prendre leur envol par leurs propres moyens, après leur acclimatation au site.

    Le quart d'heure de gloire de Layrou, l'un des deux mâles présenté au public avant son envol le 6 juin dernier. En 2012, un couple, Cardabelle et Basalte, avait déjà été relâché, mais en Lozère. Grâce aux balises GPS, on sait que Basalte a rejoint les Alpes, tandis que Cardabelle s'est envolée jusqu'aux Pyrénées. <em>« Les oiseaux suivent des congénères, qui utilisent ces couloirs aériens connus des oiseaux,</em> explique-t-on à la LPO Grands Causses, interrogée par Futura-Sciences.<em> Il y a deux ans un lâcher semblable avait été fait dans le Vercors, autre point stratégique entre les massifs alpins et pyrénéens. » </em>© Sébastien Pernet, LPO, GC

    Le quart d'heure de gloire de Layrou, l'un des deux mâles présenté au public avant son envol le 6 juin dernier. En 2012, un couple, Cardabelle et Basalte, avait déjà été relâché, mais en Lozère. Grâce aux balises GPS, on sait que Basalte a rejoint les Alpes, tandis que Cardabelle s'est envolée jusqu'aux Pyrénées. « Les oiseaux suivent des congénères, qui utilisent ces couloirs aériens connus des oiseaux, explique-t-on à la LPO Grands Causses, interrogée par Futura-Sciences. Il y a deux ans un lâcher semblable avait été fait dans le Vercors, autre point stratégique entre les massifs alpins et pyrénéens. » © Sébastien Pernet, LPO, GC

    Des oiseaux pistés par balises GPS

    Les efforts des équipes de la LPOLPO viennent de permettre le lâcher de deux nouveaux gypaètes mâles ce 6 juin, cette fois dans le Parc naturel régional des Grands Causses, en Aveyron. Un site emblématique du retour des grands rapaces. Sans compter que les Grands Causses et les Cévennes forment un espace naturel inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco depuis juin 2011.

    Comme pour le précédent lâcher, Dourbie et Layrou étaient équipés de balises GPS, collées au niveau des plumes de la queue, ou fixées sur un harnais entourant les pattes, permettant de les suivre à distance. Les balises émettent un signal localisé par le système GPSGPS, ce qui permet donc de suivre les déplacements des jeunes gypaètes.

    Cet événement est l'occasion pour tout un chacun de découvrir le phénomène naturel et fascinant de la migration, et de participer à la protection de ces précieux indicateurs de biodiversitébiodiversité que sont les oiseaux.