Les troubles du spectre de l’autisme sont de mieux en mieux connus et de mieux en mieux diagnostiqués. Cependant, le diagnostic est aujourd’hui clinique et a toujours lieu après l’apparition des symptômes. Alors qu’une prise en charge extrêmement précoce pourrait révolutionner la vie des patients et de leurs proches, il pourrait être possible de dépister l’autisme chez les bébés dès l’âge de 1 mois en prélevant une simple mèche de cheveux.


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    En France, il y aurait actuellement environ 700 000 personnes avec un trouble du spectrespectre de l'autisme. Un enfant sur 100 serait concerné. Même si de nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années, les enfants atteints de ce trouble sont souvent diagnostiqués trop tardivement, vers l'âge de 3 ou 4 ans. Plus la prise en charge démarre précocement et plus l'enfant a de chances d'avoir une vie la plus « normale » possible. En effet, les voies neuronales du langage et des fonctions sociales se développent durant la toute petite enfance.

    Le diagnostic de l'autisme est difficile aujourd'hui : il ne repose pas sur une radio ou un examen biologique interprétables de manière objective. C'est un ensemble de symptômes, comme un faisceau d'indices, qui va permettre à une équipe pluridisciplinaire de poser le diagnostic de trouble du spectre de l'autisme. De plus, cette pathologie est très vaste : il y a presque autant d'autismes que de patients. D'où la nécessité de développer de nouveaux outils de diagnostic précoce.

    Un biomarqueur de l’autisme

    Une équipe s'est penchée sur la question et ses résultats ont été publiés dans la revue Journal of Clinical Medecine. Les auteurs ont mené une étude sur plusieurs pays, au Japon, en Suède et aux États-Unis, à New York, pour mettre au point un test de diagnostic précoce des troubles du spectre de l'autisme.

    Des échantillons de cheveux ont été prélevés chez des bébés de 1 mois au Japon. Les mèches de cheveux ont été analysées par spectrométrie de massespectrométrie de masse (métabolisme élémentaire). Chacun des enfants a ensuite bénéficié d'un dépistagedépistage à l'âge de 4 ans. Grâce à des outils statistiques puissants, ils ont pu mettre en évidence des corrélations entre la composition des cheveux des bébés et la présence ou non de ce trouble neuro-développemental à l'âge de 4 ans.

    Il serait possible de dépister l'autisme à partir d'une simple mèche de cheveux. © Nadia Cruzova, Shutterstock
    Il serait possible de dépister l'autisme à partir d'une simple mèche de cheveux. © Nadia Cruzova, Shutterstock

    Des résultats prometteurs

    L'algorithme prédictif a ensuite été testé sur d'autres échantillons provenant de Suède et des États-Unis (486 sujets au total). Les résultats montrent qu'il est en capacité de détecter l'autisme chez les enfants dès l'âge de 1 mois avec une sensibilité de 96,4 %, une spécificité de 75,4 % et une précision de 81,4 %. Même s'ils méritent d'être confirmés, ces résultats sont particulièrement intéressants. Une prise en charge extrêmement précoce des troubles du spectre autistiquetroubles du spectre autistique (TSA), avant l'apparition des premiers symptômes, pourrait grandement améliorer la vie des patients et de leurs proches.