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    Les insectes parasitoïdes, des animaux aux mœurs écologiques particulières

    Les insectes parasitoïdes, des animaux aux mœurs écologiques particulières

    Les parasitoïdesparasitoïdes sont des insectesinsectes ayant un mode de reproduction particulier. Les stades immatures (i.e., situés avant le stade adulte : les stades larvaires, la nymphenymphe) se développent aux dépens d'autres arthropodesarthropodes (le plus généralement d'autres insectes) dont ils consomment les tissus pour leur alimentation et leur développement. Dans la grande majorité des cas, ceci conduit à la mort de l'hôte. Contrairement aux stades immatures, les adultes sont en revanche libres dans le sens où leur développement et leur survie ne dépendent pas directement d'un autre organisme. Sur le plan écologique, la seule fonction de la femelle adulte, accouplée ou non, est de trouver de nouveaux hôtes pour y déposer une descendance.

    Femelle de l’espèce <em>Lysiphlebus testaceipes</em> attaquant des pucerons de l’espèce <em>Aphis gossypii</em> <br />© INRA Sophia Antipolis

    Femelle de l’espèce Lysiphlebus testaceipes attaquant des pucerons de l’espèce Aphis gossypii
    © INRA Sophia Antipolis

    Ce fonctionnement biologique se situe entre le parasitisme et la prédation, ce qui justifie l'usage du mot «parasitoïde».

    Sur le sens strictement zoologique, ces insectes ne sont en effet pas de vrais parasitesparasites car ils tuent leurs hôtes dans pratiquement tous les cas. Ce ne sont pas non plus de vrais prédateurs car la mortalité des hôtes est ici directement liée à la capacité de recherche d'un seul stade (i.e., la femelle adulte) et il existe dans ce cas seulement un lien direct entre le nombre d'hôtes attaqués par chaque femelle et le nombre de descendants qu'elle produit. Ils peuvent être trouvés au sein de pratiquement tous les écosystèmesécosystèmes terrestres, et présentent une incroyable diversité biologique et écologique.

    Femelles de l’espèce <em>Trichogramma brassicae</em> attaquant des œufs du papillon <em>Ostrinia nubilalis</em> <br />© INRA Sophia Antipolis

    Femelles de l’espèce Trichogramma brassicae attaquant des œufs du papillon Ostrinia nubilalis
    © INRA Sophia Antipolis

    La majorité des parasitoïdes appartient à l'ordre des Hyménoptères et des Diptères. La moitié des espècesespèces Hyménoptères décrites sont des parasitoïdes, soit environ 60 000 espèces. Plus de 15 000 espèces de parasitoïdes sont des Diptères et environ 2000 espèces appartiennent à d'autres ordres. Les parasitoïdes se sont adaptés à une très grande variété d'hôtes. En règle générale, les œufs et les larveslarves d'autres insectes sont le plus couramment utilisés comme hôte. Le nombre d'espèces pouvant être infestées par un parasitoïde est variable. Certaines espèces parasitoïdes peuvent parasiter plusieurs dizaines d'espèces (parasitoïdes dit «généralistes») alors que d'autres espèces présentent un spectre d'hôtes réduit (parasitoïdes dit «spécialistes»). Les parasitoïdes peuvent se développer à l'intérieur (on parle d'« endoparasitoïdes ») ou à l'extérieur («ectoparasitoïdes») de leur hôte et ils sont soit «solitaires» (l'hôte permet le développement d'un seul individu) soit «grégairesgrégaires» (plusieurs individus peuvent émerger d'un hôte).

    Femelle de l’espèce <em>Telenomus busseolae</em> attaquant des œufs du papillon <em>Sesamia nonagrioides <br /></em>© Stefano Colazza, Université de Palerme, Italie.

    Femelle de l’espèce Telenomus busseolae attaquant des œufs du papillon Sesamia nonagrioides
    © Stefano Colazza, Université de Palerme, Italie.