au sommaire


    Le Chimborazo (6.263 mètres) est le plus haut volcanvolcan et le point culminant d'ÉquateurÉquateur et des Andes du Nord. Ce volcan est constitué par trois édifices successifs. Le Cotopaxi est, lui, le plus haut volcan actif équatorien, il culmine à 5.897 mètres.

    Une Vigogne, l'un des deux camélidés sauvages d'Amérique du Sud et le volcan Chimborazo (6.310 m), en Équateur, le plus haut sommet du monde. © David Torres Costales, CC by-nc 3.0
    Une Vigogne, l'un des deux camélidés sauvages d'Amérique du Sud et le volcan Chimborazo (6.310 m), en Équateur, le plus haut sommet du monde. © David Torres Costales, CC by-nc 3.0

    Le Cotopaxi (5.897 mètres) est un des volcans équatoriens qui a connu le plus d'éruptions historiques. La dernière (plus d'un millier de victimes) a eu lieu en 1877. Ce volcan est instrumenté et surveillé par l'Institut de Géophysique de l'EPN (Escuela Politécnica Nacional) depuis 1976, ce qui permet d'avoir un certain recul vis-à-vis d'éventuels changements de son activité. 

    Le volcan Cotopaxi, Équateur. © IRD, Michel Portais
    Le volcan Cotopaxi, Équateur. © IRD, Michel Portais

    Le Cotopaxi, un volcan actif au sud de Quito

    Depuis la fin novembre 2001, le Cotopaxi connaît une augmentation importante de son niveau de séismicité, passée d'un « bruit de fond » dépassant rarement 20 séismesséismes par jour à des pointes à plus de 100 à 200 événements quotidiens en janvier 2002. Corrélativement, un petit panache de vapeur est observé par intermittence au-dessus du cratère. Le suivi quotidien de l'activité sismique (en quantité et en typologie) au cours des derniers mois et son analyse nous permettent de penser qu'une injection de magmamagma frais de type andésitiqueandésitique a eu lieu en profondeur sous le volcan, générant la sismicité observée et le réchauffement de l'édifice.

    Sommet du Cotopaxi en janvier 2001, Équateur. © IRD, Jean-Philippe Eissen
    Sommet du Cotopaxi en janvier 2001, Équateur. © IRD, Jean-Philippe Eissen

    Cependant, il semblerait que ce magma frais se soit arrêté à 8-10 kilomètres de profondeur et que, pour l'instant en tout cas, tout le système se soit stabilisé. En conséquence, l'IRDIRD et ses partenaires ont renforcé la surveillance de ce volcan, installant des stations sismiques supplémentaires et des détecteurs de laharslahars. Les autorités équatoriennes et la « Défense civile » équatorienne ont été informées du changement de comportement du volcan et sont tenues au courant de son évolution.

    Sommet englacé (environ 6.000 mètres) du volcan Cotopaxi, en octobre 1995. Il a eu de nombreuses éruptions rendues fort dangereuses par la fusion partielle de la calotte glaciaire sommitale et les coulées boueuses qui en découlent. © IRD, Michel Monzier
    Sommet englacé (environ 6.000 mètres) du volcan Cotopaxi, en octobre 1995. Il a eu de nombreuses éruptions rendues fort dangereuses par la fusion partielle de la calotte glaciaire sommitale et les coulées boueuses qui en découlent. © IRD, Michel Monzier

    Le Cotopaxi dont les archives historiques sont les mieux connues, et dont l'histoire volcanique des deux derniers milliers d'années est assez bien connue vient de dépasser sa période de récurrence éruptiveéruptive : 125 ans pour les éruptions notables. La reprise d'activité interne a amené d'Institut Géophysique de l'EPN et l'IRD à réactualiser les deux cartes de menaces relatives à ce volcan. L'aléa le plus dangereux est l'émission de coulées boueuses en direction de Latacunga au sud, et/ou en direction de Quito vers le nord. Dans cette direction, une partie du Valle inter-andin fortement urbanisé est menacée. En 2015, il est entré en éruption.

    Le Chimborazo, point culminant d'Équateur

    Les dépôts d'une très grande avalancheavalanche (étendue sur 260 km2 pour un volume de 8 km3, recouvre toute la plaine de Riobamba, capitale de province) ont largement détruit l'édifice antérieur au cônecône actuel.

    Le volcan Chimborazo au petit matin (Équateur). © IRD, Francis Kahn
    Le volcan Chimborazo au petit matin (Équateur). © IRD, Francis Kahn

    Une avancée significative a été faite par la datation vers 8.000 ans BP de l'avalanche du Chimborazo, alors que son âge était estimé à environ 35.000 ans. Cet âge remet en cause tous les concepts antérieurs sur l'évolution structurale, les débitsdébits et cycles éruptifs de l'appareil sommital, concentrés sur une période courte.

    En effet, d'importantes retombées de cendres et de poncesponces, intercalées à des dépôts de nuées ardentesnuées ardentes montrent que l'activité récente, post-avalanche du Chimborazo est constituée par des cycles explosifs : plusieurs dizaines d'événements notables. Tout ceci montre que le volcan Chimborazo est un volcan qui doit être considéré comme actif et dangereux.