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    La Corse est une île française située au cœur de la Méditerranée occidentale, elle est la quatrième île de la Méditerranée, derrière la Sicile, la Sardaigne et Chypre.

    Le vieux-port de Bastia. © Jean-Michel Raggioli, <em>Wikimedia commons</em>, CC by-sa 3.0
     
    Le vieux-port de Bastia. © Jean-Michel Raggioli, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0
    Port de Bastia. © Greudin, DP

    Port de Bastia. © Greudin, DP

    Les vestiges laissés par la préhistoire en font en outre l'un des endroits privilégiés de l'Europe pour l'étude de cette période. Les cités côtières étrusques et ses ports, comme Pyrgi ou Populonia, sont autant de comptoirs pour les Phéniciens même s'ils n'ont pas laissé de traces en Corse. Les Étrusques entreprennent l'exploitation de la Corse.

    Les Grecs de Phocée fondent, vers 565 av. J.-C. Alalia, sur la côte orientale corse. Et, en 453 av. J.-C., les Syracusains débarquent sur l'île et chassent les Etrusques. Lors de la première guerre punique, Rome conquiert Alalia. En -221, la Corse est réunie à la Sardaigne dans la province romaine de Corse-Sardaigne. C'est une province calme qui se christianise aux premiers siècles après J.-C.,

    À la chute de Rome, le déferlement des peuples « barbares » sur l'Europe n'épargne pas la Corse.

    Les Vandales sont chassés, en 533, par les Byzantins. Puis les Ostrogoths s'aventurent dans l'île. Enfin les Lombards occupent l'île
    Sous Charlemagne, en 774, la Corse entre alors dans l'obédience du Saint-Siège. À partir du VIIIe siècle, les Sarrasins d'Espagne et d'Afrique du Nord (Maures, Berbères ou Arabes) multiplient les attaques sur les côtes corses.

    L'époque Pisane

    Au XIe siècle, les Pisans commencent deux siècles de domination sur l'île.  Les Pisans, pour protéger ses comptoirs des raids des Maures s'allient avec les Génois, à l'initiative du Pape, pour conquérir la Corse.
    L'évêque de Pise est chargé, en 1077, par le Pape de gouverner la Corse.

    En 1091, le Pape confie à Pise l'investiture des évêques corses.
    Bâtisseurs, les Pisans construisent des chapelles et églises romanes.
    Les moines bénédictins mettent en valeur des terres abandonnées.
    Un commerce fructueux pour les Pisans s'installe entre la Corse et la Toscane :

    - les agriculteurs de la Balagne (bléblé, fèvesfèves, moutons, agneaux),
    - les vignerons du Cap Corse,
    - les peaux de chèvres et les cuirs,
    - les fromages,
    - les viandes salées, les poissonspoissons,
    - les boisbois des forêts
    partent sur les bateaux des marins corses qui ramènent sur l'île du fer, de l'acier, du sel, des épices et des étoffes.  Les Pisans n'ont pas cherché à exploiter les richesses comme l'avait fait les Romains en créant des routes, des stations thermales et des zones de culture mais ils ont favorisé la monoculturemonoculture intensive, châtaigneschâtaignes, oliviersoliviers etc...
    Il en résulte un malaise social qui se traduit par de la piraterie.

    Gênes, devenue puissante, enrichie par les croisades, n'accepte pas la prépondérance de Pise. En 1133, le Pape propose une trêve en partageant les évêchés corses entre les deux cités : Pise conserve Ajaccio, Aléria et Sagone, Gênes reçoit Mariana, Nebbio et le mont Accia. Durant tout le XIIe siècle, Pise résiste à Gênes mais les Génois s'emparent de Bonifacio en 1195. En 1248, les seigneurs du Cap Corse s'inféodent à Pise. En 1268, les Génois fondent Calvi. En 1284, la flotte de Gênes écrase la flotte de Pise au large de la MalariaMalaria. De 1284 à 1289, les seigneurs font allégeance, les uns après les autres, à Gênes

    La Corse génoise

    Désireux de s'opposer à l'influence génoise en Corse, le Pape investit le roi d'Aragon du royaume de Sardaigne et de Corse en 1297. L'Aragon qui fait la conquête de la Sardaigne dès 1326 n'intervient pas dans les affaires de la Corse avant 1346 et laisse les génois s'implanterimplanter. En fait, L'aragon posséde la Corse, mais c'est gênes qui la gère ! Et, comme à Gênes, en Corse, les grandes familles sont divisées en partis pisans, génois ou aragonais et se combattent les unes les autres.

    En 1347, le gouvernement génois décide d'intervenir en Corse mais en 1348, la grande pestepeste fait échouer cette opération. En 1358, une révolte populaire éclate et Gênes finit par promulguer un statut de la Corse. L'île est divisée en deux régions, l'En-deçà-des-monts et l'Au-delà des monts, placées sous l'autorité d'un gouverneur génois. Chaque région est divisée en pièvi administrés par une assemblée, l'aringhu.

    En 1378, Gênes confie le gouvernement de la Corse à une société commerciale : la Maona. En raison de l'éloignement de la justice génoise et des défaillances de son application, la vendetta fait son apparition et devient la principale cause de mortalité.

    En 1453, la Corse est cédée à l'Office de Saint-Georges qui l'administre jusqu'en 1562. Cette compagnie établit la paix civile en écrasant les féodaux. Elle édifie des villes fortifiées : Ajaccio en 1492 et Porto Vecchio en 1539. L'Office de Saint-Georges met la Corse sur la voie du développement.

    La France, en guerre contre les Hasbourg considère la Corse comme intérêt stratégique entre l'Espagne et l'Italie. En 1553, elle envahit la Corse avec l'aide de mercenaires corses menés par Sampierro Corso, originaire de Bastelica. L'île est soumise à l'exception de Calvi puis de Bastia jusqu'au traité du Cateau-Cambresis entre les Hasbourg et les Français qui restitue la Corse à Gênes en 1559.

    Puis viendront les guerres d'indépendance.

    Sampiero Corso (1498- 1567) : Sampiero de Bastelica, dit Sampiero Corso fut la première figure du nationalisme corse. Il est, avec Pascal Paoli et Napoléon Ier, un des plus célèbres Corses.

    Il débuta à 14 ans dans les armes, servant Jean de Médicis, puis Clément VII et Hippolyte de Médicis. Dès 1535, sa destinée dépend de la Maison de France. Il se couvre de gloire sous François IerFrançois Ier, se bat aux côtés de Bayard, et commande les « bandes » corses au service de François Ier. Comme le voulait l'usage, il reçoit le nom de Corso, qui indique son pays et reste attaché à sa renommée.

    Dans la lutte pour la suprématie la France vise à s'assurer une plate-forme en Corse lui permettant d'atteindre l'ennemi espagnol à travers Gênes et Henri II apporte son aide à Sampieru pour une expédition militaire en Corse. En 1553, Sampieru débarque dans l'île et rallie le peuple et les seigneurs. Un armistice est conclu à Vaucelles en 1556.

    La Corse demeurera possession française durant quatre ans, administrée par le Orsini, qui a servi sous les ordres du maréchal de Termes.

    La défaite française de Saint-Quentin en 1557 et la signature du traité du Cateau-Cambrésis en 1559 va précipiter le retour de la Corse dans le girongiron de Gênes.

    Avec l'appui de Catherine de Médicis, Sampieru revient en Corse en 1564 mais la population se lasse et la famille d'Ornano offre deux mille ducats d'or à qui ramènera la tête de Sampieru tandis que Gênes en offre quatre mille. Il tombe dans une embuscade, à 71 ans !