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    1 - Les menaces d'hier

    A partir des années 60, l'élevage a été confronté à une crise importante. La surproduction et les quotas laitiers, les mesures d'encouragement en faveur des cultures, la recherche de plus d'innovation, ont abouti à une diminution du nombre d'éleveurs. Cette diminution sur les marais communaux a été accentuée par les problèmes sanitaires liés aux parasitesparasites et à la fièvre aphteusefièvre aphteuse, qui à l'époque n'étaient pas résolus.

    Coucher de soleil sur le marais poitevin. © Fuzzybaer, Pixabay, DP

    Coucher de soleil sur le marais poitevin. © Fuzzybaer, Pixabay, DP

    © D. Tarrier Tous droits de reproduction interdit

    © D. Tarrier Tous droits de reproduction interdit

    Les communes qui pouvaient entretenir leur communal grâce aux taxes payées par les éleveurs se sont donc trouvées dans une situation financière difficile et certaines ont décidées de transformer leur communal en culture, de les drainer ou de les parcelliser.

    La superficie des prairies humides a diminuée de moitié. Aujourd'hui, il reste un peu moins de vingt marais communaux en gestion collective et conservatoire, soit une superficie d'environ 2000 ha.

    2 - 1989 – 2004 : 15 ans d'actions pour contrer les menaces

    © Parc Interrégional du Marais Poitevin - Tous droits de reproduction interdit

    © Parc Interrégional du Marais Poitevin - Tous droits de reproduction interdit

    Soucieux de la disparition des communaux, les associations d'habitants alertent au début des années 80, les communes, le Parc et les associations nationales et internationales. En réponse à cette prise de conscience collective, le Parc Interrégional du Marais poitevin, le WWFWWF et la Ligue pour la Protection des Oiseaux se mobilisent aux côtés de 13 communes pour lancer un programme de sauvegardesauvegarde des communaux encourageant une agricultureagriculture multi-fonctionnelle et durable.

    Ce programme est contractualisé par la signature de conventions de gestion sur 15 ans. Les premières signatures ont lieu en 1989 et concernent aujourd'hui 10 communes de Vendée et 6 en Charente-Maritime. En échange d'aides financières et techniques apportées par le Parc, le WWF et la LPOLPO, les municipalités s'engagent à maintenir le communal en pâturage collectif et y mettre en oeuvre une gestion écologique adaptée.

    Grâce à ce partenariat, a émergé un modèle agri-environnemental original, à travers le pâturage collectif, libre et pluri-spécifique. En quinze ans, aucune commune n'a rompu son engagement et les spécialistes (INRA, CNRS) ont jugé ce mode d'exploitation viable économiquement et environnementalement.

    © Parc Interrégional du Marais Poitevin - Tous droits de reproduction interdit

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    3 - Aujourd'hui certaines menaces persistent

    Les marais communaux maintenus en prairie gardent leur intérêt biologique si la gestion hydraulique et la pression de pâturage sont adaptées. La gestion hydraulique est dépendante des niveaux d'eau du bassin versantbassin versant. Actuellement, les périodes de submersionsubmersion trop courtes et une gestion trop basse des niveaux d'eau entraînent des assèchements prématurés des marais communaux. De fait, ils ne remplissent plus entièrement leur rôle d'épandageépandage, de stockage et d'épuration des crues qui leurs étaient alloués.

    De plus, les différentes crises de l'élevage entraînent une diminution du nombre d'éleveurs locaux sur le marais. Les mesures agri-environnementales, outils de financement qui visent au maintien des prairies humides sont de pérennité incertaine et insuffisantes au vue de l'investissement à fournir.

    Dans un contexte plus général, l'entretien et la gestion des marais communaux sont assez onéreuses pour les communes. Il est donc impératif de leur apporter une aide technique et financière afin de faire perdurer des modes de gestion préservant ce patrimoine. Les actions engagées depuis maintenant 15 ans doivent donc continuer.