Étudier les ours polaires sauvages n’est pas une tâche aisée, mais cela pourrait changer grâce à un collier doté d’accéléromètres. Pour calibrer et valider les données, les chercheurs de l’USGS ont fait appel à une assistante un peu particulière : Tasul. Grâce à une caméra occasionnellement fixée sur un collier, cette Ursus maritumus a servi d’étalon pour en savoir plus sur les comportements de ses congénères.

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    Ces dernières années, les ours polaires sont régulièrement pris en exemple pour évoquer les conséquences des fortes fontesfontes estivales de la banquise arctique. Mais que sait-on réellement sur ces mammifères, et sur la manière dont la disparation des glaces les affecte ? Pas grand-chose en réalité, car étudier leur comportement dans leur milieu naturel est quasiment impossible. Cependant, des chercheurs de l'US Geological Survey ont développé un outil qui pourrait bien changer la donne, en rendant la présence d'observateurs inutile : un collier doté d'accéléromètresaccéléromètres.

    L'idée est assez simple. Chaque comportement réalisé par un Ursus maritimusUrsus maritimus (marche, nage, prise de nourriture, repos, etc.) doit se traduire par des signaux différents. Oui, mais lesquels ? C'est à ce stade qu'une assistante de choc née en 1984 entre en jeu : Tasul. Cette résidente du zoo de l’Oregon (États-Unis) a été choisie, car elle est habituée au contact humain. Il ne faut donc pas la tranquilliser pour l'approcher.

    Un phoque du Groenland dévoré par un ours polaire, sur la banquise arctique. Les experts estiment qu'il subsiste entre 20.000 et 25.000 <em>Ursus maritimus.</em> © LindsayRs, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Un phoque du Groenland dévoré par un ours polaire, sur la banquise arctique. Les experts estiment qu'il subsiste entre 20.000 et 25.000 Ursus maritimus. © LindsayRs, Flickr, cc by nc nd 2.0

    S’immerger dans la vie d’un ours polaire captif

    Durant plusieurs mois, cette femelle a progressivement reçu des colliers de plus en plus grands, jusqu'à finalement porter le modèle high-tech sous le regard d’une caméra. Ce détail compte, car c'est lui qui va permettre aux scientifiques de calibrer leur dispositif, c'est-à-dire d'associer un comportement à un signal. Lorsque cette étape sera terminée, il ne restera plus qu'à fixer des colliers sur des ursidés sauvages. Une petite astuce doit être mentionnée à ce stade : le dispositif est prévu pour se détacher seul, grâce à une commande à distance, lorsque les données suffisantes auront été récoltées.

    Nous saurons alors comment vivent les mammifères qui restent sur la banquise, et qui sont donc obligés de migrer vers le nord durant l'été, par rapport à ceux qui demeurent sur la terre ferme. En attendant, les soigneurs du zoo de l'Oregon ont eu l'idée de fixer une caméra sur l'un des colliers de Tasul durant les expériences. Ainsi, nous pouvons nous faire une idée de ce que voit l'ours polaire pendant ses activités quotidiennes.