La « licorne de Sibérie », un mammifère préhistorique connu depuis plus d’un siècle, aurait vécu plus longtemps que prévu, et a donc pu cohabiter avec nous, les Hommes. Il est vrai, cependant, qu’elle n’avait pas vraiment l’aspect du cheval élégant des contes de fées…

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    Avons-nous découvert l'origine du mythe de la licorne ? Et est-ce un mythe ou une réalité ? Ces questions sont légitimes au vu des résultats apportés par une équipe russe qui montrent qu'un animal ressemblant à une licorne a vécu sur Terre en même temps que les Hommes modernes : les licornes et les humains auraient donc pu cohabiter à une époque ancienne !

    Elasmotherium sibiricum, aussi surnommée « licorne de Sibérie », était déjà connue depuis le XIXe siècle. Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que cette espèce de la mégafaune préhistorique était éteinte depuis environ 350.000 ans. Mais un crânecrâne bien conservé mis au jour récemment dans la région de Pavlodar, au Kazakhstan, a permis de reconsidérer la période pendant laquelle l'animal a vécu.

    Des chercheurs de l'université d'État de Tomsk, en Russie, ont analysé les restes fossiles d'Elasmotherium sibiricum. D'après leur analyse parue dans la revue American Journal of Applied Sciences, il apparaît que l'animal a vécu des centaines de milliers d'années de plus que prévu, puisqu'il n'aurait que 29.000 ans, ce qui suggère que cette « licorne » a connu les Hommes modernes.

    Une représentation d’<em>Elasmotherium sibericum</em> montrant qu’il s’agissait plutôt d’un rhinocéros poilu. © Stanton F. Fink, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0

    Une représentation d’Elasmotherium sibericum montrant qu’il s’agissait plutôt d’un rhinocéros poilu. © Stanton F. Fink, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Un gros rhinocéros velu ressemblant à une licorne

    E. sibiricum ressemblait probablement plus à un rhinocéros velu qu'à un cheval. Ses mensurations étaient de l'ordre de deux mètres de haut pour quatre mètres de long et son poids approchait les quatre tonnes. Sa corne devait tout de même mesurer environ 1,5 mètre de long ! Constituée de kératinekératine, elle pesait vraisemblablement plusieurs kilos.

    Ces dimensions évoquent le double des rhinocéros actuels. D'après Andrey Shpanski, paléontologuepaléontologue et auteur de ces travaux, le crâne analysé appartenait à un animal mâle de grande taille : « Les dimensions de ce rhinocéros sont les plus grandes parmi celles qui sont décrites dans la littérature ».

    Cette découverte met aussi en évidence le rôle qu'aurait pu jouer la région où le fossile a été trouvé dans la préservation de l'espèce : pendant la période glaciairepériode glaciaire, des animaux auraient pu y trouver un environnement plus favorable à leur survie : « Le sud de la Sibérie devait être un refuge, pour lui, où il a pu survivre plus longtemps que n'importe quel autre rhinocéros préhistorique ». Une autre possibilité envisageable est qu'il ait migré plus au sud pour s'adapter au changement climatiquechangement climatique et éviter l'extinction de son espèce.