Selon l'organisation internationale WWF, ces tortues courent un grand danger. Leur principal lieu de ponte, en Grèce sur l'île de Zakynthos, est littéralement submergé et dégradé par les touristes : un fléau pour la reproduction des reptiles marins…

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    Aujourd'hui, croiser des tortues en Méditerranée reste exceptionnel ! Sur les sept espèces de tortues marines, deux seulement s'y reproduisent : la tortue Caouanne (Caretta caretta) dont les sites de nidification se situent principalement en Grèce et en Turquie, et la tortue Verte (Chelonia mydasChelonia mydas) à Chypre et en Turquie.

    Quelques autres ne font que passer, à l'occasion, dans la Grande Bleue : c'est le cas de la fascinante tortue Luth (Dermochelys coriaceaDermochelys coriacea), la tortue imbriquée (Eretmochelys imbricataEretmochelys imbricata), la tortue Olivâtre (Lepidochelys olivacea) et la rare tortue de Kemp (Lepidochelys kempii).

    Selon les directives de la Communauté Européenne, la Caouanne figure parmi les 'espèces nécessitant une protection stricte'. Une grande partie des femelles de la population de Méditerranée allant chaque été, de mai à juillet, déposer leurs œufs sur les magnifiques plages de Zakynthos, en baie de Laganas au Nord-Ouest de la Grèce, la zone a alors été classée Parc Marin National en 1999. Hélas, les touristes choisissent également cette saison pour venir se prélasser au soleilsoleil sur ces plages.

    Pire encore, la période d'éclosion des œufs en août correspond au pic de la fréquentation touristique ! Le gouvernement grec, qui a la garde d'un tel patrimoine, a également le devoir d'assurer la conservation des tortues Caouannes. Et pourtant... « le manque de soutien politique et financier de la part du Ministère de l'Environnement grec a conduit à une situation où les plages de ponte qui sont supposés être protégées ne sont même plus surveillées » s'indigne le directeur du WWFWWF-Grèce, Demetres Karavellas. Et les autorités de surveillance du Parc baissent les bras alors que le tourisme prend une ampleur considérable et dégrade rapidement l'habitat naturel des tortues.

    Il n'y a plus une minute à perdre. Le WWF insiste auprès du gouvernement pour qu'il respecte ses engagements et prenne, sans plus attendre, les mesures qui s'imposent. D'autant plus que celui-ci a déjà été jugé en janvier 2002 par la Cour de Justice Européenne après le constat d'un premier échec de la conservation des tortues marines à Zakynthos.

    La balle est dans le camp des Grecs. La pressionpression qui règne sur les populations de tortues du fait des prédateurs est déjà si forte que sur 1000 tortues à la naissance, seule une parviendra à l'âge adulte. Ajoutez à cela des nids piétinés par les vacanciers, des femelles perturbées par la présence humaine durant leurs pontes, une réduction de la surface de nidification, le risque de voir disparaître la Caouanne de Méditerranée est alors colossal !

    Il reste néanmoins une solution qui participe au développement durabledéveloppement durable, comme à l'épanouissement de l'économie locale : l'écotourismeécotourisme. Une tortue vaut bien plus vivante que morte...