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Les coraux ne sont pas décidés à laisser filer leurs zooxanthelles !
Malgré leurs formes qui s'apparentent d'avantage à celles du règne végétal, les coraux sont en fait des animaux, solitaires ou en colonies, constitués de polypes. Mais il est vrai qu'ils ont un secret : ils vivent en symbiose avec des zooxanthelles, algues microscopiques responsables, entre autres, de la coloration du corail.
Une symbiose est une sorte d'association entre le symbiote - l'algue - et l'hôte - le corail - dans laquelle chacun y trouve son compte. Les algues apportent l'oxygène et les nutrimentsnutriments (sucressucres, lipideslipides, vitaminesvitamines, etc.)) au corail, qui en échange, leur offre la protection, le gîte... et le couvert (elles récupèrent une partie des déchets du métabolismemétabolisme des polypes : dioxyde de carbone, composés azotés, etc.) ! Dans les périodes de stressstress liés, par exemple, à une hausse de température ou à un changement de luminositéluminosité, les algues sont éjectées du corail : un phénomène mettant progressivement à nu le squelette calcairecalcaire, blanc, du corail qui se meurt. On parle alors de blanchissement.
Cette maladie qui intrigue tant les biologistes est, heureusement, parfois vaincue par les coraux. Mary-Alice Coffroth, scientifique américaine de l'Université de Buffalo, en a fait l'étonnante observation en travaillant sur une espèceespèce de corail prélevée dans le sanctuaire marin des îles Keys au Sud de la Floride. Elle place le corail dans un aquarium à l'obscurité pendant une longue période. Résultats, 3 mois plus tard : la densité de cellules végétales présentes dans les tissus est au plus bas et le corail est plutôt blanc...
Les 6 semaines suivantes, d'autres algues unicellulaires, potentiellement utilisables par le corail, sont ajoutées à l'eau. La nature exécute son œuvre, et... « la symbiose a commencé à se rétablir » se souvient Mary-Alice Coffroth. La densité de zooxanthelles présente dans le corail augmentait de façon considérable, indiquant que le corail était capable de les récupérer les algues qu'il trouvait dans son environnement proche pour résister au stress infligé !
Bien sûr, l'expérience sur un échantillon doit être interprétée avec prudence car à l'échelle d'un écosystèmeécosystème entier, d'autres facteurs interviennent. Néanmoins, cette étude, dernièrement publiée dans la revue Science est plutôt encourageante, puisque « les résultats démontrent que ces animaux peuvent avoir la résistancerésistance suffisante pour se remettre des épisodes de blanchissement » insiste la scientifique.