Le méthane (CH4), il en est de plus en plus souvent question. Parce qu’il est, comme le dioxyde de carbone (CO2), un puissant gaz à effet de serre. Pour contenir le réchauffement climatique anthropique en cours, il faudra donc réussir aussi à diminuer nos émissions de méthane. Or, en 2020, les chercheurs ont enregistré un bond spectaculaire des concentrations atmosphériques. Qu’ils peuvent aujourd’hui enfin expliquer !


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    En 2020, les émissionsémissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) avaient baissé. De 7 %. En raison du ralentissement des activités économiques au plus fort de la pandémiepandémie de la Covid-19Covid-19. Les émissions de méthane (CH4) -- un autre puissant gaz à effet de serre -- avaient quant à elles fait un bond. Passant la barre des 15 parties par milliards (ppb) sur l'année. Il s'agissait de la hausse la plus importante enregistrée depuis le début des mesures dans les années 1980. Sans que les émissions anthropiques puissent être montrées du doigt. Et des chercheurs du CNRS nous expliquent aujourd'hui enfin pourquoi. Ils ont identifié deux raisons principales à cette spectaculaire augmentation.

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    D'abord, le fait que la concentration en radicaux hydroxyles (OH) dans notre atmosphère a diminué en 2020. Quel rapport avec le méthane ? Il se trouve que ces radicaux aident à éliminer chaque année quelque 85 % du méthane. Leur présence moindre dans notre atmosphère a donc profité à ce dernier. Et pourquoi y avait-il moins de OH dans l'atmosphère en 2020 ? Parce que les émissions de polluants atmosphériques tels que des oxydes d'azoteoxydes d'azote (NOx) -- qui sont émis par le trafic routier, par exemple, et à la base de la formation des radicaux hydroxyles -- ont diminué pendant les confinements, montrent les modèles développés par les chercheurs.

    Une double mauvaise nouvelle

    La nouvelle n'est pas excellente. Car elle laisse penser que les mesures prises pour réduire la pollution de l'airair pourraient avoir pour effet secondaire d'accélérer la hausse de la concentration de CH4 dans notre atmosphère. Et pas qu'un peu. Parce que les chercheurs estiment qu'en 2020, la diminution des émissions de NOx a compté pour la moitié environ de l'augmentation de la concentration en méthane enregistrée.

    La deuxième raison -- qui pourrait compter jusqu'à hauteur d'environ 40 % de l'augmentation -- mise en lumièrelumière par l'équipe du CNRS, c'est une augmentation des émissions naturelles par les zones humides. À cause de conditions à la fois plus humides et plus chaudes dans certaines régions. Ou la preuve que le changement climatique a déjà un impact sur ces zones humides. Et un impact qui à son tour... amplifie de réchauffement climatique.