Des pluies diluviennes, des inondations, des nappes phréatiques remplies et aussi des coulées de boue... Après une année marquée par une sécheresse extrême en Europe, nous sommes maintenant confrontés à une année de précipitations extrêmes. Que faut-il en penser ? L'un des plus célèbres climatologues s'explique.


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    Depuis des années, les climatologuesclimatologues nous martèlent le même discours sur les conséquences du réchauffement climatique en France : la sécheresse va gagner du terrain et la crise de l'eau ne va faire que s'aggraver. Et pour preuve, les années précédentes, 2022 et 2023, ont été marquées par une sécheresse extrême en France, comme sur une grande partie de l'Europe. Mais la situation s'est ensuite complètement inversée, avec un déluge de pluies qui ne semble plus vouloir s'arrêter depuis début octobre 2023. La majorité des nappes phréatiques de France sont désormais remplies, et certaines débordent : le spectrespectre d'une sécheresse estivale en 2024 est désormais écarté, à l'exception des nappes du Roussillon qui auront besoin de plus de temps pour se remettre.

    Des régimes météo avec des conséquences de plus en plus marquées

    Les climatologues se seraient-ils trompés dans leurs prévisions sur l'Europe ? Non, répond Robert Vautard, auteur du Giec et l'une des sommités mondiales de la climatologie. « La météométéo est souvent marquée par ce que les météorologuesmétéorologues appellent des régimes météo, de longues périodes de temps similaires. Par exemple, l'hiver en Europe est marqué soit par un temps humide et doux, soit par un temps froid et sec. Ces régimes peuvent durer des semaines ou des mois, et leur alternance est un processus naturel ». Mais avec le changement climatique, ces différents régimes sont accentués : « quand le temps est anticyclonique, le changement climatique rend ce temps encore plus chaud et sec. Quand le temps est dépressionnaire, le changement climatique rend ce temps encore plus humide car l'atmosphèreatmosphère gagne 7 % d'humidité en plus par degré de réchauffement ».

    Deux facettes du même problème

    « La fréquence de ces régimes météo en Europe n'est pas vraiment modifiée par le changement climatique. Mais les conséquences sont aggravées, avec des sécheresses plus fortes ou des inondationsinondations plus importantes. Ce sont deux facettes du même problème : de la chaleurchaleur excessive ou bien des pluies excessives ». Comme le confirme l'organisation World Weather Attribution dans son dernier rapport, les jours pluvieux comportent à présent 30 % plus de pluie que pendant la période préindustrielle. Un tel événement pluvieux, comme celui de la période octobre 2023-mars 2024, se produit en moyenne une fois tous les 20 ans dans le contexte climatique actuel. Après cette année de pluie quotidienne, il est donc probable que la France connaisse à nouveau une succession d'années plus sèches.

    Du côté de la Méditerranée, les météo-tsunamis vont devenir de plus en plus fréquents, poussant déjà les autorités à prendre des mesures préventives. © Futura