Les skippers de la Barcelona World Race sont mis à contribution par les océanographes européens pour déployer au large des balises Argo mesurant en permanence la température et la salinité. Cette participation de coureurs d'océan à la science est une première !

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    Le 31 décembre 2014 à Barcelone, les concurrents de la Barcelona World Race, course autour du monde à la voile en double et sans escale, prendront le départ avec à leur bord un flotteur Argo de type Arvor, de 20 kilos. Pour la première fois en pleine course, des skippers déploieront des flotteurs collectant des données sur la température et la salinitésalinité jusqu'à 2.000 mètres de profondeur.

    Les flotteurs seront mis à l'eau le même jour par les huit équipages (Bernard Stamm et Jean Le Cam forment l'un d'eux) dans les mers peu fréquentées du Grand Sud, une zone faiblement couverte par le programme international Argo. Ce sera le « jour Argo ».

    Mise à l’eau d’un flotteur Argo, de type Arvor, depuis le <em><a href="//www.futura-sciences.com/magazines/environnement/infos/actu/d/oceanographie-nouvelle-etape-vers-construction-navire-oceanographique-pas-1373/" title="Nouvelle étape vers la construction du navire océanographique Pourquoi pas ?" target="_blank">Pourquoi pas?</a></em> © Ifremer/Olivier Dugornay

    Mise à l’eau d’un flotteur Argo, de type Arvor, depuis le Pourquoi pas? © Ifremer/Olivier Dugornay

    Quel sera le Jour Argo ?

    Avec plus de 3.700 flotteurs profilants (petits robotsrobots autonomes) actuellement déployés, ce programme, lancé en 2000 et réunissant plus de 30 pays, est le premier réseau mondial d'observation in situ des océans en temps réel. Initié par JCOMMOPS, le centre opérationnel de la Commission océanographique intergouvernementale de l'Unesco, ce partenariat avec la Fondation navigation océanique Barcelone (FNOB) marque le début d'une nouvelle coopération entre skippers et scientifiques.

    Argo est une composante essentielle du système global d'observation des océans mis en place pour suivre, comprendre et prévoir le rôle de l'océan sur le climat de la planète. Afin de maintenir ce réseau de flotteurs qui ont une duréedurée de vie moyenne de quatre ans, la France, via la structure interorganisme Coriolis animée par l'Ifremer et le CNRS, et par le Shom pour la partie organisation des déploiements, déploie 80 flotteurs par an.

    Flotteurs Arvor au Bassin d’essais du Centre Ifremer Bretagne. © Ifremer/Stéphane Lesbats

    Flotteurs Arvor au Bassin d’essais du Centre Ifremer Bretagne. © Ifremer/Stéphane Lesbats

    Ces déploiements se font principalement à partir de navires océanographiques mais parfois aussi à partir de navires d'opportunité comme les voiliers, afin d'approcher une couverture homogène des océans. Durant la course, les partenaires scientifiques détermineront le Jour Argo. Les skippers pourront alors déployer les flotteurs (de type Arvor fabriqués par la société bretonne NKE basée à Hennebont) dès que les conditions seront favorables, de préférence dans les zones où ils sont peu nombreux en Atlantique sud. Pour cela, des instructions écrites et en images leur seront fournies à Barcelone et une formation assurée par Nathanaële Lebreton du Shom et Martin Kramp de JCOMMOPS avant le départ.

    Toutes les données issues des flotteurs sont transmises de manière automatique via satellite au centre de donnéescentre de données Coriolis et consultables par tous sur InternetInternet. Depuis mai 2014, Argo est devenue l'ERIC Euro-Argo (European research infrastructure consortium), une infrastructure de recherche européenne basée au Centre Ifremer Bretagne