L’habitat naturel des lions est de plus en plus menacé. Certains sont contraints de vivre en réserve, dans des espaces réduits, avec d’autres animaux. L’ocytocine ou hormone du bonheur pourrait permettre de réduire les conflits entre animaux et contribuer au bien-être animal.


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    Des chercheurs ont exposé des lionslions à de l'ocytocineocytocine, l'hormonehormone de l'amour, via des pulvérisations sur le nez pendant plusieurs années. Les résultats sont intéressants : les rapports entre les animaux sauvages sont devenus plus amicaux. Par exemple, les lions rugissent habituellement en présence d'autres animaux qu'ils ne connaissent pas. C'était beaucoup moins le cas après le traitement par ocytocine. Ces travaux ont été publiés dans la revue iScience du groupe Cell le 30 mars 2022. À cause de l'agrandissement des villes et de la réduction de leur espace de vie naturel, les lions sont obligés de vivre sur de plus petites zones dans des réserves. Cette découverte pourrait contribuer à leur préservation dans ces habitats réduits.

    Les lions vivent en groupe

    Les lions sont des animaux sociaux, qui ont déjà l'habitude de vivre en groupe. Ce qui n'est pas le cas de tous les animaux de la savane. Les léopards et les guépards sont au contraire très solitaires. C'est pourquoi cet animal a été choisi pour tester l'ocytocine. Celle-ci est l'hormone de l'amour et de l'attachement. Cette moléculemolécule est produite par l'hypothalamushypothalamus. Elle est particulièrement présente chez la mère lors de la rencontre avec son bébé ou au début d’une relation amoureuse. L'ocytocine est appelée hormone de l'amour et aussi hormone du bonheur car elle déclenche une sensation de bien-être intense.

    L'habitat naturel des lions est menacé. © Papa Bravo, Adobe Stock
    L'habitat naturel des lions est menacé. © Papa Bravo, Adobe Stock

    De l'ocytocine administrée à des groupes de lions en Afrique du Sud

    L'expérience a eu lieu en Afrique du Sud. Au total, 23 lions ont été inclus dans l'étude (9 mâles et 14 femelles). Les lions ont été attirés avec des morceaux de viande. De l'ocytocine ou une solution saline (témoin) a été directement pulvérisée sur le neznez des animaux à l'aide d'un spray. Trois types d'expériences ont ensuite été menés.

    Dans la première expérience, les lions ont été mis en présence de leur jouet favori après avoir reçu l'ocytocine ou le placebo. Celle-ci permet de tester l'attachement. Les animaux ayant reçu le traitement se tenaient à une plus faible distance des autres que ceux qui n'avaient pas reçu le traitement (3,5 mètres versus 7 mètres).

    Dans la deuxième expérience, des enregistrements de rugissements ont été entendus par les lions juste après l'administration du traitement ou du placéboplacébo. Celle-ci permet de tester la vigilance. Tandis que les premiers restaient calmes, les seconds rugissaient.

    Dans la troisième expérience, les animaux ont été mis en présence de nourriture. Celle-ci permet de tester la tolérance. Aucune différence significative n'a pu être mise en évidence.

    Bien que la préservation de leur habitat naturel demeure la priorité, la connaissance de traitements permettant aux lions de s'adapter à des espaces de vie plus restreints est intéressante. Les auteurs précisent que l'ocytocine pourrait aussi être utilisée pour remettre en liberté des animaux en les rendant moins peureux.