Elles ont été emportées en plein accouplement. Deux mouches à longues pattes. Il y a plus de 40 millions d'années. Et un morceau d'ambre fossile fait aujourd'hui de nous les témoins indélicats de ce moment d'intimité. Plus sérieusement, c'est un authentique trésor de fossiles que des chercheurs viennent de mettre au jour en Australie.
[EN VIDÉO] Interview : les fossiles vivants sont-ils identiques à leurs ancêtres ? Le cœlacanthe fait partie des animaux considérés comme des fossiles vivants car il est, à première vue, identique à ses ancêtres. Futura-Sciences a interviewé Éric Buffetaut, paléontologue, afin de comprendre pourquoi ces animaux ne semblent pas avoir évolué depuis des millions d’années.
C'est dans un morceau d'ambre trouvé en Australie que des chercheurs de l'université Monash (Australie) ont fait la découverte. Un couple de mouches à longues pattes -- des Dolichopodidae, plus exactement -- en plein accouplement. Une découverte qui fait sourire. Mais une découverte précieuse pour la science. Car l'ambre a ceci de particulier qu'elle conserve les animaux tout comme lorsqu'ils sont morts il y a des millions d'années. Quelque 41 millions d'années, concernant ces mouches.
Au total, ce sont plus de 5.800 pièces d'ambre fossile -- certains remontant à quelque 230 millions d'années -- que les chercheurs ont extraites, séparées et analysées. De quoi identifier des fourmis, de jeunes araignées, des moucherons, des insectes de type collemboles et des plantes de types hépatiques et mousses. Des spécimens parmi les plus anciens connus dans cette région.
Un trésor de fossiles
Pour les chercheurs, la diversité et l'état de préservation de ces fossiles constituent une « énorme surprise ». Il n'avait encore, par exemple, jamais été retrouvé de fourmi fossile en Australie. Mais, ces découvertes prouvent que celles-ci -- des spécimens d'un genre appelé Monomorium -- faisaient partie intégrante de l'écosystème local dès la fin de l'Éocène moyen.
Les chercheurs de l'université Monash rapportent également le plus ancien signalement de nématodes dans l'hémisphère Sud. Quant aux jeunes araignées qu'ils ont identifiées, elles étaient regroupées probablement pour leur sécurité et dans l'attente de leur prochaine mue.