Dérivant depuis plus d'un mois sur la Banquise, Jean-Louis Etienne assiste aujourd'hui à sa dislocation. Grondements, claquements secs et tremblements font partis intégrantes de son quotidien.

au sommaire


    Jean Louis Etienne au côté du Polar Observer au Pôle Nord, avant son départ
Crédit : © Francis Latreille. Avec l'aimable autorisation de la "Mission Banquise"

    Jean Louis Etienne au côté du Polar Observer au Pôle Nord, avant son départ Crédit : © Francis Latreille. Avec l'aimable autorisation de la "Mission Banquise"

    La banquise s'agite. Elle a commencé son lent et dangereux travail de démantèlement. La glace se brise, ouvrant des chenaux qui font apparaître l'eau glaciale de l'Océan Arctique. Plus Jean-Louis Etienne s'éloigne du pôle, plus sa frêle embarcation se laisse entraîner vers le sud, et plus la conscience d'être en équilibre sur un sol fragile doit se faire sentir. Dans son journal de bord (www.jeanlouisetienne.com), l'explorateur nous raconte comment au sein de Polar Observer, il perçoit les changements de son plancherplancher de glace.

    Banquise sous surveillance

    Claquements secs, tremblements, grondements sourds. Autant de signes qui entourent la capsule et auront tendance à s'amplifier. Jean-Louis Etienne le confirme : « on va vers de plus en plus de mouvementsmouvements, de collisions, d'ouvertures de chenaux libre ».

    Des mouvements qu'il pourra observer du haut de son mât d'observation, à 10 mètres de haut, mis en place prés du Polar Observer. En collaboration avec le Département d'Océanographie Spatiale de l'Ifremer, Jean-Louis Etienne est chargé de prendre des photos qui permettront d'étalonner les images satellites des glaces arctiques. Ainsi, chaque jour sera marqué par son lot d'observation de l'aspect de la banquise : crête de compression, chenaux, neiges...

    Un Polar-observatoire

    Le printemps sur la banquise, ce n'est pas uniquement la fontefonte des glaces, mais aussi le retour des animaux. L'explorateur a eu la chance d'apercevoir un phoque à 500 mètres du Polar Observer, mais qui s'est empressé de s'enfuir. Jean-Louis Etienne devra se contenter de la présence de son chien Lynet ! Avant tout, les phoques si proches du camp sont synonymes de poissons. Pour l'instant, la pêche est restée infructueuse. Mais les balades de l'explorateur sur l'étendue glacée vont avoir tendance à se raréfier avec le lent et inéluctable rétrécissement de l'épaisseur de glace.

    Le refuge de Jean-Louis Etienne face à la dislocation de la banquise ? Le Polar Observer. Conçue pour résister et répondre aux mouvements de l'Arctique, la capsule peut échapper aux compressions de la glace, flotter, et rester stable en eau libre. L'ensemble de la capsule a été fabriqué en matériaux composites comprenant une moussemousse isolante de 15 cm d'épaisseur nécessaire pour maintenir température intérieure avoisinant les 15°C. Une « coque de noixnoix » moderne dont l'électricité est produite par des panneaux solaires et qui permettra à Jean-Louis Etienne et à son chien Lynet d'affronter les eaux glacées de l'océan Arctique lorsque la Banquise aura décidé de se débarrasser de son invité bien trop curieux. La belle a certainement envie de conserver quelques secrets.

    Caroline Idoux

    pour suivre la mission au jour le jour :

    www.jeanlouisetienne.com

    Retrouvez également Jean-Louis Etienne chaque semaine sur France Info