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« On croirait voir un sol de tremblement de terretremblement de terre. Le Polar Observer n'a pas cessé de vibrer et son piédestal se rétrécie » explique Jean-Louis Etienne dans son e-journal de bord*. Pendant trois jours, les grands vents ont secoué le campement et la banquise continue de travailler. Ici, établir une cartographie des lieux relève de la gageure : la banquise ne cesse de trembler, se compresser et libérer des tensions. Un travail de la glace qui se traduit par une transformation constante du paysage, « avec une rapiditérapidité surprenante , souligne l'explorateur. En moins d'une heure un nouveau chenal s'est ouvert à cinquante mètres du camp (...)) Des repères qui m'étaient familiers sont méconnaissables. »
Formations de chenaux, crêtes de compression à face verticales, lames de glace acérées, tremblements de la glace, autant de facteurs qui donnent l'impression à Jean-Louis Etienne d'être au centre d'un « volcan froid en éruption ». A ce stade de la mission, l'aventure devient palpitante. Imaginez : un homme seul sur un bloc de glace non seulement en mouvementmouvement, mais dont l'épaisseur diminue au fur et à mesure que les jours passent. On ne pouvait rêver sol plus instable. Il devient de plus en plus risqué pour Jean Louis Etienne de trop s'éloigner du Polar tant la banquise se déchire rapidement. Mercredi matin, ce dernier s'est éloigné à 300 mètres vers le nord pour observer des crêtes de compressions. S'il avait attendu plus tard dans l'après-midi, il aurait pu être surpris par la banquise qui en quelques heures s'était « ouverte à cinquante mètres du Polar Observer. La trace de mes pas imprimée dans la neige ce matin était interrompue par un chenal de trois mètres de large. »
Pour l'explorateur, la mission touche bientôt à sa fin. Le Polar et ses précieux passagers devraient être récupérer d'ici trois semaines. Où ? Impossible de le dire pour l'instant. Le module se situera probablement vers 85°N sur le méridienméridien 0°. La récupération se fera par un brise-glace au départ du Spitzberg.
Caroline Idoux -- Futura-sciences, Paris
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