L’année 2013 vient de se conclure, l’occasion pour certains de dresser des bilans. Le réassureur Munich Ré vient ainsi de publier des chiffres sur les catastrophes naturelles survenues dans le monde durant ces douze derniers mois. D’un point de vue économique, les pertes sont « modérées ». Au niveau humain, 2013 a été pire que 2012, mais ce résultat est à nuancer.

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    Voilà plusieurs années que le réassureur Munich Ré dresse un bilan annuel humain et économique des catastrophes naturelles survenues durant la dernière année écoulée. Ce 7 janvier, ce sont donc les chiffres de 2013 qui ont été publiés. Près de 880 événements désastreux ont été recensés dans le monde, ce qui est supérieur à la moyenne de ces dix dernières années, soit 790 par an. Les pertes économiques sont cependant qualifiées de « modérées », mais parlons tout d'abord du bilan humain.

    En 2013, les catastrophes naturelles ont causé la mort de plus de 20.000 personnes, ce qui représente une hausse par rapport à 2012. Néanmoins, ce chiffre est largement inférieur à la moyenne de ces 10 dernières années, qui est de 106.000 décès par an. L'événement le plus meurtrier a eu lieu voici deux mois aux Philippines. Il s'agit du passage du typhon Haiyan, que certains présentent comme la plus grosse tempête tropicale ayant frappé des côtes terrestres dans le monde (vents de 300 km/h sur les terres et de 379 km/h en mer). Selon les derniers bilans, elle aurait tué et blessé respectivement 6.183 et 28.626 personnes. Par ailleurs, 1.785  individus sont toujours portés disparus.

    La perte économique liée à ce désastre a été estimée à 10 milliards de dollars (7,4 milliards d'euros), ce qui représente environ 5 % du produit intérieur brutproduit intérieur brut des Philippines. Elle est nettement inférieure aux coûts des dégâts causés par les inondations et les orages de grêle qui ont touché l'Europe centrale durant le printemps et l'été.

    Modis, à bord du satellite Aqua, de la Nasa, a pris cette image le 10 novembre 2013. On observe le supertyphon Haiyan approcher des côtes vietnamiennes. Lorsqu'il a frappé les côtes philippines, il était au maximum de sa puissance et a ravagé le sud de l'archipel. © Nasa

    Modis, à bord du satellite Aqua, de la Nasa, a pris cette image le 10 novembre 2013. On observe le supertyphon Haiyan approcher des côtes vietnamiennes. Lorsqu'il a frappé les côtes philippines, il était au maximum de sa puissance et a ravagé le sud de l'archipel. © Nasa

    Des pluies et de la grêle qui coûtent cher

    En juin de l'année dernière, d'importantes précipitations sont tombées sur le sud et l'est de l'Allemagne, ainsi que dans certains pays limitrophes. Les sols ont par endroit reçu plus de 400 litres d'eau par m2 en seulement quelques jours, de quoi les saturer et provoquer la crue de nombreux fleuves et rivières, comme le Danube. À Passau (Allemagne), les cours d'eau ont atteint un niveau inégalé depuis 1501. Au final, cet épisode climatique a coûté 15,2 milliards de dollars (11,7 milliards d'euros), dont seulement 20 % étaient couverts par les assurances.

    L'Allemagne n'a décidément pas été épargnée en 2013, puisque des oragesorages de grêle ont également provoqué pour 5,2 milliards de dollars de dégâts (3,9 milliards d'euros, dont 79 % assurés). Ils sont survenus en juillet et en août, et ont principalement dégradé des voituresvoitures, des façades, des toitstoits et des installations photovoltaïques.

    Voici donc pour ce qui est des records de 2013. Au total, les catastrophes naturelles survenues l'année dernière ont causé des dégâts estimés à 125 milliards de dollars (92 milliards d'euros), ce qui est une fois encore inférieur à la moyenne de ces 10 dernières années (184 milliards de dollars par an, soit 135 milliards d'euros). Selon le communiqué, ces chiffres illustrent le fait que des mesures de préventionprévention et de réduction des risques peuvent réduire l'impact des catastrophes naturelles. D'ailleurs, l'idéal serait d'en développer dans les pays émergents, comme aux Philippines où des constructionsconstructions plus solidessolides auraient pu sauver des vies.