Airbus Helicopters vient de faire voler pour la première fois son démonstrateur Racer. Cet hélicoptère ultra-véloce est en théorie capable d’atteindre une vitesse de pointe de 400 km/h. Une vitesse impossible pour les autres hélicoptères qui culminent à un maximum de 300 km/h pour les plus rapides.


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    Avec leurs décollages et atterrissages à la verticale et leurs facultés à effectuer du vol stationnairevol stationnaire, les hélicoptèreshélicoptères sont une sacrée invention. Leurs atouts engendrent un inconvénient de taille : une vitesse limitée, par rapport à un avion et une consommation en énergieénergie colossale pour se maintenir en l'airair. Ainsi, un hélicoptère rapide ne dépasse guère les 300 km/h au maximum. Pour aller au-delà de cette vitesse, plusieurs avionneurs ont trouvé des solutions. C'est le cas de Lockheed-Martin avec son S-97 Raider qui peut potentiellement atteindre les 500 Km/h.

    Airbus Helicopters a aussi son démonstrateurdémonstrateur d'hélicoptère à grande vitesse. Le Racer peut en théorie atteindre 400 km/h et il vient justement de réaliser son premier vol à Marignane. Un simple saut de puce, d'une trentaine de minutes dont l'objectif était de vérifier le comportement de l'aéronefaéronef. Il n'était pas encore question de faire une pointe de vitesse. S'il est difficile de prendre de la vitesse avec un hélicoptère, c'est en raison des contraintes physiquesphysiques du rotor qui fait office de voilure tournante. Lors du vol, en tournant, l'extrémité de la pale qui se dirige vers l'avant prend beaucoup de vitesse. Potentiellement, celle-ci peut même accéder à des niveaux transsoniques. Pour la pale opposée, c'est tout le contraire et plus la vélocitévélocité s'accroît, plus la différence est marquée entre les pales. Au final, plus l'aéronef va vite et moins sa pale arrière assure la portanceportance nécessaire à la voilure, d'où cette limite physique presque insolvable.

    La vidéo de présentation du Racer montre le rôle des deux moteurs propulsifs placés à l’extrémité des doubles poutres qui font également office d’ailes. © Airbus Helicopters

    Un hélicoptère de conception hybride

    Pour régler ce souci, le Racer est doté d'une aérodynamique optimisée pour les vitesses subsoniques élevées. L'hélicoptère triche aussi en ajoutant deux moteurs propulsifs Aneto-1X développés par SafranSafran Helicopter Engines. Ils sont montés à l'extrémité de doubles poutrespoutres qui s'apparentent à des ailes sur les flancs de l'engin. Lorsque le rotor atteint une vitesse élevée, le Racer le ralentit de 15 %. Le relais est alors donné aux moteurs propulsifs et les petites ailes assurent la portance nécessaire pour compenser. Cette combinaison permet de voler 50 % plus vite que les hélicoptères conventionnels. Mieux encore, l'appareil consommerait jusqu'à 20 % de carburant en moins grâce à cette architecture. Les moteurs additionnels peuvent être activés ou désactivés au besoin et c'est aussi de cette façon qu'ils permettent de réduire considérablement la consommation. Autre élément qui a son importance, l'engin est dénué de rotor anticouple à l'arrière. À la place, on trouve un empennageempennage de type avion avec une double dérive aux extrémités.

    Le Racer fait partie du projet européen Research Clean Sky 2. Dès 2013, Airbus avait déjà battu un record de vitesse avec le X3, un prototype qui avait atteint les 472 km/h. Si le racer est théoriquement limité à 400 km/h c'est parce qu'Airbus Helicopters cherche à obtenir le meilleur compromis entre vitesse, rentabilité et performances de mission. Durant les deux prochaines années, le Racer va poursuivre son programme d'essais, avec des tests progressifs pour qu'il puisse atteindre sa vitesse de pointe.