Les commandes de vol autonome du drone hélicoptère d’Airbus ont été testées sur une mer agitée avec de fortes rafales de vent. Conçu pour la Marine française, l’aéronef a réalisé ses séries de décollages et atterrissages sans encombre malgré les conditions extrêmes.


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    En matièrematière de drones militaires, on imagine immédiatement des quadrirotors ou des appareils ressemblant à des ailes volantes ou des avions. Chez Airbus, c'est un drone hélicoptèrehélicoptère qui a été choisi par la Direction générale de l'armement (DGA) dans le cadre du projet SDAM (Système de drone aérien pour la Marine). Le drone en question est le VSR700 d'Airbus Helicopters et il n'en est pas à son coup d'essai. Plusieurs de ses équipements, et notamment ses commandes de vol autonome (ATOL), ont déjà été testés en mer sur d'autres aéronefsaéronefs. Ce fut le cas sur un véritable hélicoptère Guimbal Cabri G2 et c'est d'ailleurs l'architecture qui est reprise sur le drone. Mais, cette fois, ce système de vol autonome a été éprouvé directement sur le VSR700 dans des conditions extrêmes depuis le pont d'un navire civil. En tout, 80 décollages et atterrissages totalement autonomes ont été réalisés. Malgré les conditions de ventvent violent, avec son système DeckFinder, l'aéronef est capable de se poser sur le pont d'envol d'une frégate avec une précision de 10 centimètres sans nécessiter de GPS. Et il n'a pas forcément besoin de ses capteurscapteurs optiques pour y parvenir, puisque en cas de visibilité nulle, il parvient au même résultat grâce à son radar de surveillance maritime, un capteur électro-optique et un récepteur AIS (Automatic Identification System).

    Basé sur un hélicoptère biplace populaire, le drone VSR700 devrait équiper la Marine nationale dans les prochaines années. © Airbus
    Basé sur un hélicoptère biplace populaire, le drone VSR700 devrait équiper la Marine nationale dans les prochaines années. © Airbus

    Une précision centimétrique

    Durant les manœuvres d'approche, les vents étaient parfois supérieurs à 74 km/h. C'est, en mer, un vent suffisant pour engendrer des vaguesvagues hautes de 7 à 10 mètres. Un vent violent qui viendrait compromettre les manœuvres de nombreux aéronefs pilotés. En tout, l’hélicoptère a accumulé huit heures d'essais en 14 vols. Le VSR700 n'est pas ce que l'on appelle un drone poids plume. C'est un hélicoptère doté de rotors de sept mètres, d'une massemasse maximale de 700 kilos incluant 100 kilos de charge utile. Il est propulsé par un seul moteur diesel Thielert Centurion 2.0 de 15 ch. Pourvu d'un profil furtif pour réduire au maximum sa signature radar, il peut évoluer à 220 km/h et son autonomie est de dix heures. Son plafond d'utilisation est limité à 6 000 mètres d'altitude. Pour ce qui est de son optronique, il dispose de capteurs lui permettant de réaliser des missions de reconnaissance, de renseignement et de surveillance. Il peut également entreprendre des opérations anti-sous-marines, de sécurité maritime et des opérations de sauvetage.


    Airbus : le prototype de drone hélicoptère effectue son premier vol libre autonome

    Airbus Helicopters a fait voler durant dix minutes de façon totalement autonome, le drone hélicoptère VSR700. Les tests se sont déroulés en France, près d'Aix-en-Provence.

    Article de Sylvain BigetSylvain Biget, publié le 31 juillet 2020

    Pour la première fois, un drone hélicoptère a pu évoluer dans le ciel français durant dix minutes de façon totalement autonome. Baptisé VSR700, le prototype conçu par Airbus Helicopters a pu voler de façon indépendante dans un périmètre virtuel localisé au-dessus d'un centre d'essais de drones à proximité d'Aix-en-Provence, dans le sud de la France.

    Ce n'est cependant pas le premier vol du prototype. L'aéronef avait déjà réalisé son premier vol en novembre 2019. Dans le cadre des essais et de la réglementation, il était raccordé au sol via des câbles. Le VSR700 est basé sur l'enveloppe du Cabri G2 du constructeur français Guimbal. Il s'agit d'un véritable hélicoptère, léger, biplace, d'une masse de 500 à 700 kgkg. Très économique à l'heure de vol, l'appareil est très populaire dans son segment et il est détenteur de plusieurs records pour sa catégorie.

    Une autonomie record

    Transformé par Airbus en drone autonome, l'hélicoptère se destine à un usage maritime pour la Marine nationale, avec l'emport de capteurs comprenant une boule optique et un radar. Basé sur un navire, il est prévu pour des missions en compagnie d'un autre hélicoptère. Son autonomie est estimée à 10 heures de vol avec une consommation horaire limitée à 15 kg de carburant, ce qui est un record pour ce type d'appareil.

    Outre son autonomie conséquente, l'avantage d'un tel drone, c'est qu'il ne nécessite pas de modifier les capteurs habituellement embarqués sur les hélicoptères avec pilote. Dans les prochaines étapes, l'aéronef, qui sera doublé avec un second démonstrateurdémonstrateur, devrait élargir son périmètre de vol libre et des essais sont prévus en mer à la fin 2021.