En mai dernier, l’armée des États-Unis a testé un convoi de sept véhicules autonomes évoluant à plus de 60 km/h. Un projet qui s’étend sur les trente prochaines années avec des objectifs ambitieux qui pourraient voir des véhicules terrestres collaborer avec des engins volants autonomes.

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    Ces camions militaires sont équipés d’un kit de conduite autonome qui leur permet de circuler en convoi. L’armée états-unienne a réalisé un premier essai impliquant sept modèles différents qui ont circulé sans intervention humaine à une vitesse atteignant 64 km/h. © Department of Defense

    Ces camions militaires sont équipés d’un kit de conduite autonome qui leur permet de circuler en convoi. L’armée états-unienne a réalisé un premier essai impliquant sept modèles différents qui ont circulé sans intervention humaine à une vitesse atteignant 64 km/h. © Department of Defense

    D'ici une trentaine d'année, l'armée des États-Unis compte introduire l'usage de véhicules autonomes pour sa logistique et peut-être même des scénarios de combat. Si cela peut sembler encore lointain, le développement des technologies est déjà en cours. En mai, un convoi impliquant sept modèles de véhicules militaires autonomes a été testé sur route fermée en Caroline du Nord (découvrir la vidéo publiée sur YouTube). Ce programme est mené par le Tardec (Tank Automotive Research Development and Engineering Center). Son objectif est de rendre les soldats plus efficaces en les déchargeant de tâches logistiques ou routinières qui seront confiées à des robots. En ce qui concerne les véhicules autonomesvéhicules autonomes, l'essentiel des technologies utilisées (détection d'obstacle, de franchissement de ligne, systèmes anticollision) sont issus des travaux des constructeurs d'automobilesautomobiles et de GoogleGoogle.

    Leur avantage est qu'elles peuvent être intégrées à un coût bien inférieur à ce qu'il serait si l'armée devait développer sa propre solution. Deux kits ont été mis au point. Le premier comporte les capteurscapteurs externes, notamment un lidarlidar, pour détecter l'environnement afin de guider le véhicule en évitant les obstacles. Le second kit concerne l'assistance électromécanique qui gère la conduite à proprement parler en contrôlant, la direction, l'accélération et le freinage. Dans son communiqué de presse, l'armée indique qu'elle pense pouvoir déployer les premiers vers 2025.

    Image du site Futura Sciences
    Cette capture extraite d’une vidéo publiée sur YouTube par l’armée états-unienne montre la cabine de l’un des camions militaires autonomes. Les technologies qu’utilisent ces engins sont similaires à celles développées par les constructeurs automobiles et Google. © Department of Defense

    Associer véhicules autonomes terrestres et volants

    Mais le Tardec compte aller beaucoup plus loin que les véhicules autonomes pour le transport. À long terme, l'objectif du programme est d'étendre ce concept à des véhicules de combat. L'un des projets évoqués consiste à équiper des chars Abrams de cette technologie. L'idée est de combiner quatre chars autonomes avec quatre chars pilotés par des soldats. Les Abrams autonomes pourraient évoluer en première ligne ou sur les flancs de la formation pour jouer les boucliers. Un scénario qui ne verra pas le jour avant au moins une vingtaine d'années. À plus brève échéance, le Tardec veut associer des véhicules terrestres autonomes avec des engins volants pilotés par des humains ou autonomes. Des essais seront réalisés d'ici la fin de l'année.

    Un troisième plan prévoit d'utiliser des hélicoptèreshélicoptères sans pilote pour déposer des véhicules terrestres autonomes sur des zones dangereuses, contaminées ou occupées par des forces hostiles. Une fois au sol, ces engins activeraient leurs capteurs pour envoyer des informations sur la situation. En attendant que ces projets ambitieux se concrétisent, l'armée états-unienne veut trouver des débouchés immédiats pour certaines de ces innovations. C'est l'objet du programme Aribo (Applied Robotics for Installations and Base Operation) qui consiste à utiliser des véhicules autonomes en conditions réelles sur certaines bases militaires, comme celle de Fort Bragg (Caroline du Nord) ainsi que l'Académie Militaire et l'université de Stanford. Les engins serviront à transporter des soldats blessés ou à acheminer le personnel depuis les parkings de stationnement jusqu'aux bâtiments. Ils pourront également convoyer de la nourriture ou des munitions.