Financé en partie par l'Europe, le projet Cordial-IT combine tests salivaires et lecteur branché sur smartphone pour délivrer un diagnostic en quelques minutes. L'échantillon est analysé sur place, et le coût de revient est bien moindre. Les tests sont très concluants, et la solution pourrait être disponible dans les prochaines semaines.


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    Même s'ils sont moins fiables et qu'ils se concentrent sur les anticorpsanticorps, les tests antigéniquestests antigéniques ont un avantage : le diagnosticdiagnostic est très rapide. À l'inverse, le test PCR est plus fiable, mais il faut parfois attendre quelques heures pour savoir si le test Covid-19Covid-19 est positif ou négatif. À Lille, on a décidé de combiner les qualités de chacun des tests pour effectuer un diagnostic avec un... smartphone, et qui s'appuie sur un échantillon salivaire !

    Soutenu par l’Europe et plusieurs universités, CorDial prend la forme d'un mini-lecteur que l'on branche sur son smartphone. C'est semblable à une clé USB, et l'objectif est de permettre d'afficher sur l'écran, les résultats du test. Il s'agit d'un « test de résonancerésonance plasmonique de surface portable et rapide pour la Covid-19 » et il se destine à des diagnostics rapides à faire en situation d'urgence (admissions, hospitalisations, interventions chirurgicales, etc.)

    Aux États-Unis, ce test salivaire concurrent reprend le même principe, et il a reçu le deuxième prix dans un concours technologique parrainé par les <em>National Institutes of Health.</em> © <em>University of Florida</em>
    Aux États-Unis, ce test salivaire concurrent reprend le même principe, et il a reçu le deuxième prix dans un concours technologique parrainé par les National Institutes of Health. © University of Florida

    Rapide, pas cher et fiable

    Concrètement, la technologie CorDial est basée sur l'utilisation des nanocorps modifiés pour un ancrage direct sur la surface d'un biocapteur qui prend la forme, ici, d'une électrodeélectrode. Même si les biocapteurs ont l'inconvénient d'être moins sensibles que les tests RT-PCRRT-PCR ou que le test Elisa, ils présentent néanmoins de nombreux avantages : la portabilité puisqu'un smartphone suffit pour le diagnostic, le coût peu élevé (quelques euros...) et la possibilité d'effectuer des mesures en temps réel en moins de 30 minutes.

    En pratique, le test prend la forme d'une bandelette, comme celle que l'on peut plonger dans une piscine pour connaître le taux de PH. Professeur des universités à Lille, et à la tête du projet depuis le printemps dernier, Sabine Szunerits décrit sur France Info son fonctionnement : « Vous branchez une petite bandelette de détection avec une gouttelette d'échantillon. Au bout de dix minutes, vous saurez si vous êtes négatif ou positif. » Pas question pour autant de faire ça chez soi, au saut du lit. « C'est un spécialiste qui doit prendre votre échantillon. On est en train d'améliorer la procédure et si tout va bien, il sera possible de faire ce test avec la salivesalive. On est en train de confirmer ces tests avec des PCR », poursuit-elle.

    Aux États-Unis toujours, plusieurs chercheurs travaillent sur un système similaire basé sur un smartphone, et voici le cœur du lecteur conçu par des professeurs de l'université d'Utah. © <em>Utah University</em>
    Aux États-Unis toujours, plusieurs chercheurs travaillent sur un système similaire basé sur un smartphone, et voici le cœur du lecteur conçu par des professeurs de l'université d'Utah. © Utah University

    En quête d'investisseurs

    La démonstration est convaincante même si ce n'est pas à la portée de tous. Il faut placer la bandelette dans une éprouvetteéprouvette, puis placer l'embout dans le lecteur où se trouve l'électrode, connecté au smartphone. Ensuite, sur l'écran, s'affiche une courbe qui détermine si le test est positif ou pas à la Covid-19. Seul un professionnel est capable de l'interpréter.

    Pour l'instant, les centaines de tests effectués sont concluants, et les chercheurs lillois cherchent des investisseurs pour produire ces boîtiers à grande échelle. « On a quelques pistes en France et on espère vraiment que cela va se concrétiser rapidement parce que l'enjeu est très gros », conclut Sabine Szunerits, rattachée à l'Institut d'électronique de microélectronique et de nanotechnologie (IEMN). « Nous n'avons pas encore pris contact avec le gouvernement, mais si nous ne trouvons pas d'industriel, nous prendrons contact avec lui. »