Des chercheurs de l’université de Singapour ont inventé un appareil capable de détecter le coronavirus en soufflant dans un ballon un peu comme un éthylotest. Un moyen de mener des tests rapides, peu coûteux et à grande échelle.


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    Les technologies de détection du coronavirus se multiplient au fur et à mesure des recherches. Outre le traditionnel test RT-PCR, effectué à l'aide d'un écouvillon nasal, il existe aussi les tests salivaires, les tests antigéniques ou la mesure de la température, tous plus ou moins fiables. Breathonix, une start-upstart-up de Singapour, vient de mettre au point un test capable de détecter le coronavirus dans la respiration.

    « Notre test est facile à mettre en œuvre et ne nécessite pas de personnel spécialement formé ni de traitement en laboratoire, assure Jia Zhunan, le directeur de Breathonix. Les résultats sont générés en temps réel, ce qui en fait une solution intéressante pour le dépistage de massemasse, en particulier dans les zones à forte circulation humaine, comme les aéroports, les événements sportifs, les conférences ou les concerts. »

    Détecter les maladies dans l’haleine

    L'appareil se base sur les composés organiques volatilscomposés organiques volatils (COV) exhalés dans la respiration. « Les COV sont produits par diverses réactions biochimiques dans les cellules humaines. Différentes maladies entraînent des modifications spécifiques de ces composés, ce qui provoque des changements détectables dans l’haleine d'une personne. Ainsi, les COV peuvent être mesurés comme marqueurs de maladies comme la Covid-19 », explique Jia Zhunan.

    Cette technique est également en test pour le diagnostic du cancer, de l'insuffisance rénaleinsuffisance rénale, le diabètediabète ou la maladie de Parkinsonmaladie de Parkinson. L'éthanol (EtOH), un métabolitemétabolite du microbiotemicrobiote fournit, par exemple, une indication fiable des taux de glucoseglucose dans le sang. Ce sont d'ailleurs ces mêmes COV qui sont recherchés par les chiens renifleurs de coronavirus, actuellement entraînés en France et dans d'autres pays.

    80 % moins cher que le test PCR

    Le test consiste à souffler dans un appareil muni d'un embout jetable. L'haleine est analysée par un spectromètrespectromètre et un logiciellogiciel délivre le résultat en moins d'une minute. Un essai mené sur 180 patients a montré une fiabilité de 90 % avec une sensibilité de 93 % -- ce qui signifie que 93 % de personnes sont testées positives lorsqu'elles sont atteintes de la maladie -- et une spécificité de 95 % -- ce qui signifie qu'il engendre 5 % de faux positifs, c'est-à-dire de personnes testées positives alors qu'elles n'ont pas la maladie.

    Le test coûterait environ 17 euros contre 74 euros pour un test RT-PCR en France -- sans compter le coûteux matériel d'analyse. Un gain potentiel considérable pour la Sécurité sociale qui rembourse les dépistage à 100 %. Néanmoins, le test de Breathonix agit plus comme un outil de détection de premier niveau, un test positif devant être confirmé par un test PCRtest PCR traditionnel.

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    La start-up, issue d'un laboratoire de recherche de l'université de Singapour, doit maintenant effectuer un essai à plus grande échelle incluant 600 personnes. Et elle n'est pas la seule sur ce marché. La start-up israélienne NanoScent a développé un test similaire, capable de délivrer un résultat en 30 secondes avec une fiabilité de 85 %. L’université de Northumbria (Royaume-Uni) est elle aussi sur le coup ainsi que l'université de Tasmanie qui a développé un gadget similaire. Le Français Sanofi et la start-up californienne Luminostics travaillent quant à eux sur le développement d'un test de dépistage de la Covid-19 à faire soi-même sur son smartphone à partir d'un échantillon de salivesalive.