Bodle Technologies, une jeune pousse britannique née de travaux réalisés à l’université d’Oxford, a mis au point un procédé optoélectronique qui pourrait bousculer le marché des smartphones. Il permettrait en effet de réaliser des écrans consommant très peu d’énergie. De quoi doper significativement l’autonomie des terminaux mobiles et autres objets connectés. Cette technologie serait applicable à des vitrages pour en modifier la couleur et les longueurs d'onde capables de les traverser.

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    Actuellement, l'un des conseils les plus répandus pour économiser la batterie d'un smartphone, d'une tablette ou de tout autre gadget mobilemobile muni d'un écran est de réduire au maximum le réglage de la luminosité. En effet, l'affichage est, avec le GPS et les connexions sans fil Bluetooth et Wi-Fi, le principal poste énergivore. Futura-Sciences fait régulièrement état des travaux de recherche qui tentent de rendre les batteries plus performantes tant au niveau du temps de charge que de l'autonomie. Mais, pour le moment, aucune solution ne semble prête à quitter les laboratoires...

    S'attaquer à la consommation des composants eux-mêmes est une alternative qu'a choisi d'explorer Bodle Technologies. Cette jeune entreprise innovante a été créée sur la base des travaux de deux chercheurs de l'université d'Oxford (Royaume-Uni). Ils ont planché sur les propriétés optiques et électriques de matériaux à changement de phase - ces matériaux peuvent exister sous phase vitreuse ou cristalline par exemple, comme celui utilisé dans les CDCD et DVDDVD réinscriptibles (RW). Ici, le matériaumatériau en question passe d'un état amorpheamorphe à cristallin et vice versa. Grâce à lui, les chercheurs ont créé un système d'affichage très économe en énergieénergie. Bodle promet notamment des écrans de smartphones ou de montres connectées qui offriraient toutes les qualités de rendu des couleurscouleurs, de luminosité et de lisibilité en plein soleilsoleil et ce avec une « consommation zéro en mode statique ». En d'autres termes, cet écran, comme les encres électroniques, n'exige un courant électriquecourant électrique que pour modifier l'affichage et ne consomme rien pour laisser un affichage.

    « Cette technologie est capable d'offrir des écrans aux couleurs vives similaires au papier mais avec une résolutionrésolution très élevée. Elle est aussi en mesure de restituer des vidéos très haute résolution qui sont lisibles en plein soleil », promet le professeur Harish Bhaskaran, l'un des cofondateurs de Bodle Technologies. Cependant aucune information précise n'est avancée quant au gain d'autonomie qu'apporterait cette technologie et très peu de détails techniques sont disponibles. Sur son site Web, Bodle évoque des matériaux connus (notamment ceux des DVD RW), qui peuvent manipuler la lumièrelumière grâce à un procédé optoélectroniqueoptoélectronique.

    La composition schématisée du film de Bodle Technologies. Un matériau à changement de phase (<em>phase change material</em>) est pris en sandwich entre deux électrodes transparentes (<em>transparent conductor</em>). Lorsqu’un courant électrique est appliqué, le matériau passe d’un état amorphe à cristallin et vice versa. Au niveau des pixels, le composant peut laisser passer différentes longueurs d'onde et donc apparaître selon différentes couleurs. Le film peut à la fois être utilisé pour transmettre la lumière en étant placé sur un substrat transparent (<em>transparent substrat</em>) ou bien pour la réfléchir s’il est apposé sur un miroir. © Bodle Technologies

    La composition schématisée du film de Bodle Technologies. Un matériau à changement de phase (phase change material) est pris en sandwich entre deux électrodes transparentes (transparent conductor). Lorsqu’un courant électrique est appliqué, le matériau passe d’un état amorphe à cristallin et vice versa. Au niveau des pixels, le composant peut laisser passer différentes longueurs d'onde et donc apparaître selon différentes couleurs. Le film peut à la fois être utilisé pour transmettre la lumière en étant placé sur un substrat transparent (transparent substrat) ou bien pour la réfléchir s’il est apposé sur un miroir. © Bodle Technologies

    Des pixels nanométriques pour une définition élevée

    Selon la description faite par le site The Engineer, il s'agit d'un film composé d'une couche d'un matériau à changement de phase de 7 nanomètresnanomètres d'épaisseur prise en sandwich entre deux électrodesélectrodes transparentes. Stimulé électriquement, le matériau en question passe d'un état amorphe à cristallin, modifiant la transmission de la lumière de différentes longueurs d'ondelongueurs d'onde. Des « nanopixels » de 300 x 300 nm assureraient une définition d'affichage élevée et permettraient de gérer une palette de couleurs plus grande que ce que proposent les technologies actuelles.

    Selon qu'il sert à réfléchir ou à transmettre la lumière, ce film est superposé sur un miroirmiroir ou un substratsubstrat transparenttransparent. Car, outre des écrans à basse consommation, l'invention de Bodle Technologies peut être déclinée en vitragevitrage « intelligent » susceptible de bloquer les rayons infrarougesinfrarouges afin de réduire le recours à l'air conditionnéair conditionné. Il est également question de créer d'autres types d'écrans réfléchissants et de faire du marquage pour lutter contre la contrefaçon.

    La start-upstart-up dit avoir reçu un important soutien financier de la part des fonds d'investissement Oxford Sciences Innovation et Oxford Technology and Innovations ainsi que le fonds Isis de l'université d'Oxford. Mais, pour l'heure, aucune feuille de route n'est fournie concernant l'arrivée sur le marché de ce film si prometteur.