Les chercheurs de Microsoft planchent sur un projet qui vise à assurer une semaine d’autonomie à un smartphone. L’idée consiste non pas à inventer un nouveau type de batterie mais à optimiser la technologie existante d’un point de vue matériel et logiciel.  

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    L'autonomie des terminaux mobiles, et en particulier des smartphones, est l'un des grands défis techniques pour les industriels. Nombreux sont les projets de recherche qui explorent des pistes prometteuses comme la micropile à combustible ou les nanoparticules. Mais l'alternative aux batteries lithium-ionbatteries lithium-ion n'est pas encore prête pour une production de massemasse. En attendant, MicrosoftMicrosoft tente le pari d'améliorer les technologies existantes pour doper l'autonomie des smartphones.

    Une équipe de chercheurs pense pouvoir atteindre une semaine en repensant le design des batteries et la gestion logicielle des programmes. « Nous ne pouvons pas juste attendre que la meilleure technologie de batterie finisse par arriver. Nous pouvons faire de grands progrès car les systèmes existants n'utilisent pas la batterie intelligemment », a expliqué Ranveer Chandra, responsable du projet chez Microsoft dont il a livré quelques détails lors d'une conférence organisée par le Massachusetts Institute of Technology. La première piste explorée concerne la batterie elle-même.

    Le projet E-Loupe de Microsoft Research consiste à implanter un outil de diagnostic dans le système d’exploitation mobile. Il va collecter des données sur le fonctionnement des applications et la consommation des énergies (<em>data collection</em>). Ces informations sont ensuite analysées sur une base de données en ligne (<em>DB</em>) qui utilise des modèles statistiques (<em>energy analysis</em>) pour décider d’isoler et de restreindre le ou les processus trop énergivores. © Microsoft Research

    Le projet E-Loupe de Microsoft Research consiste à implanter un outil de diagnostic dans le système d’exploitation mobile. Il va collecter des données sur le fonctionnement des applications et la consommation des énergies (data collection). Ces informations sont ensuite analysées sur une base de données en ligne (DB) qui utilise des modèles statistiques (energy analysis) pour décider d’isoler et de restreindre le ou les processus trop énergivores. © Microsoft Research

    Deux petites batteries à la place d’une grosse

    Plutôt que de travailler sur une seule grosse batterie, l'équipe Microsoft Research est partie sur deux petites batteries lithium-ion qui se voient attribuer des tâches spécifiques. L'une alimente le smartphone lorsqu'il fait tourner des applicationsapplications gourmandes en énergieénergie comme les jeux ou les vidéos. La seconde batterie se charge de l'alimentation minimale pour les tâches courantes et lorsque l'appareil est en veille. Ranveer ChandraChandra a révélé que leurs prototypes ont permis de gagner 20 à 50 % d'autonomie.

    Cette approche sur le design de la batterie s'accompagne d'une optimisation logicielle afin de mieux contrôler la consommation d'énergie des applications. C'est l'objet du programme E-Loupe qui rend le système d'exploitation mobile capable d'identifier les applications énergivores et de les contrôler pour préserver l'autonomie. Le système repose sur trois éléments. Le premier est un logiciel installé sur le smartphone qui collecte des informations sur la consommation d'énergie des applications et les transmet en ligne à un outil d'analyse. Celui-ci détecte les processus trop énergivores qui seront isolés et restreints afin de préserver l'autonomie de la batterie. Selon Microsoft, les résultats seraient prometteurs. Cependant, aucun délai n'a été avancé pour l'introduction de ces technologies.