S’inspirant une fois de plus de la nature, une équipe de roboticiens de l'université Sunshine Coast en Australie a conçu un robot qui imite le mode de déplacement des lézards. Cette innovation pourrait ouvrir la voie à de nouveau robots tout-terrain pour les secours, la télésurveillance et peut-être même l'exploration spatiale.


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    X-4, un robot lézard grimpeurgrimpeur, pourrait bien révolutionner les déplacements des robots en calquant les attitudes mobilesmobiles de l'animal. Dans un article scientifique publié dans Proceedings of the Royal Society B, des chercheurs de l'université Sunshine Coast en Australie affirment que les lézards ont optimisé leurs déplacements sur des terrains difficiles au cours de nombreuses années d'évolution.

    L'auteure principale de l'étude, Johanna Schultz, a étudié pendant quatre ans les mouvementsmouvements des lézards. Avec son équipe, elle a observé qu'à force d'évolution, ils avaient perfectionné leur déplacement en termes de vitessevitesse, de stabilité et d'efficacité. « La meilleure configuration pour le robot grimpeur correspondait exactement à ce que faisaient les lézards, qui avaient donc déjà trouvé la démarche optimale pour grimper », explique-t-elle.

    De tels aperçus pourraient contribuer à une formule d'optimisation de la robotique, un domaine souvent dominé par l'accent mis sur l'amélioration de la perception de l'environnement et de l'autonomie par l'intelligence artificielle, plutôt que sur le mouvement et la structure. Depuis des années, les robots sont capables de monter des escaliersescaliers et de gravir des collines, mais le fait de s'accrocher et de se déplacer sur des surfaces à 90 degrés présente un ensemble unique de défis.

    Le robot lézard développé par l'université Sunshine Coast en Australie est capable de ramper le long des murs jusqu'au plafond. © USC
    Le robot lézard développé par l'université Sunshine Coast en Australie est capable de ramper le long des murs jusqu'au plafond. © USC

    Le robot mesure 15 cm pour 250 grammes

    L'une des conclusions principales des recherches se situe au niveau de leurs pattes. Les lézards tournent les pattes avant de 20 degrés et les pattes arrière de 100 degrés. « L'orientation de leurs pattes ne correspond pas du tout à la direction dans laquelle ils grimpent », explique Johanna Schultz. « En comprenant les paramètres de locomotion d'un animal, on peut définir plus facilement la future génération de robot ». Ce genre d'innovation permet de créer une nouvelle forme de mobilité pour les robots si l'on souhaite leur apporter stabilité et vitesse. Le robot agile de la taille d'un lézard mesure 15 cm de long, pèse 250 grammes, il est principalement construit à partir de pièces imprimées en 3D.

    « L'étude des animaux est un moyen fantastique de faire progresser l'ingénierie et la fabrication », a déclaré Christofer Clemente, directeur de recherche. « Nous pouvons presque sauter l'étape des essais parce que les animaux l'ont déjà fait. C'est très excitant ».

    Pour l'instant, ce robot est capable de ramper le long des mursmurs jusqu'au plafond. Le but pour les chercheurs est de lui ajouter une caméra et d'augmenter son autonomie. Il pourrait devenir un robot de communication ou servir dans le cadre d'opérations de recherche et de sauvetage. Et sa science du déplacement unique pourrait bien permettre à un futur robot d'exploration spatiale de découvrir de nouveaux horizons.