RFID, implants sous-cutanés, informatique pervasive, machine to machine, redéfinition de l'architecture et de la gouvernance des réseaux… Red Herring a interviewé une douzaine d'experts au sujet du futur de l'internet, à l'horizon 2016.

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    Internet : le réseau des réseaux

    Internet : le réseau des réseaux

    Pour Vint Cerf, nos téléphones mobilesmobiles, ou de nouvelles formes de télécommandes universelles, nous permettront de commander tout ou partie de nos objets usuels, et il y aura bien plus de connections organiques entre les gens et les technologies.

    Ainsi, aux puces RFIDpuces RFID que portent d'ores et déjà, en bracelets, les patients de certains hopitaux, s'ajouteront des implantsimplants sous-cutanéssous-cutanés qui permettront de suivre notre état de santé en continu, via un site web sécurisé. Un autre implant permettra à nos correspondants de nous parler directement, en mode Wi-Fi, dans notre oreille interneoreille interne.

    Pour Ray Kurzweil, la notion même d'appareils (devices) disparaîtra dans la mesure où ils s'insèreront de plus en plus au sein même des objets (vêtements, objets domestiques, etc.), mais aussi du corps humain. Plus que de d'envoyer et recevoir des flux de données, ils formeront ainsi autant de "noeuds" interconnectés.

    Pour Bram Cohen, le créateur de BittorrentBittorrent, le très haut débit permettra à quiconque d'établir en lien en temps réel avec quiconque. Au final, pour Brewster Kahle, co-fondateur de l'Internet Archive, les réseaux ne seront plus qu'une question de tuyauterie, au sens où l'on n'y pensera plus qu'en cas de problème.

    Pour Bob Metcalfe, le père du protocole Ethernet, si l'on dénombre aujourd'hui 10 milliards de micro-contrôleurs de plus chaque année, les flux machine to machine constitueront la prochaine étape de l'évolution des réseaux.

    Dave Clark, du MIT, estime quant à lui que c'est l'architecture même de l'internet, initialement conçu pour interconnecter quelques gros ordinateursordinateurs universitaires au travers des lignes de télécomunications préexistantes, qui doit être complètement repensée afin de pouvoir suivre l'évolution des réseaux, qu'il s'agisse du développement exponentiel du commerce électronique ou des problèmes récurrents en matièrematière de sécurité informatique. Poursuivant dans cette veine, John Wroclawski, qui participe au projet Global Environment for Networking Innovations (GENI), la plate-forme de recherche et d'expérimentation sur les réseaux du futur, estime que ceux qui avancent que l'internet n'a pas besoin d'être repensé sont ceux qui vendent beaucoup d'antivirusantivirus.

    Pour K.C Claffy, fondatrice de la Cooperative Association of Internet Data Analysis (CAIDA), les pionniers de l'internet ont assimilé les adresses IPadresses IP à de l'eau, ce que les telcos, qui cherchent à vendre du vin, voient d'un mauvais oeil et cherchent à combattre.

    Bill St Arnaud, de Canarie, le réseau pancanadien à très haut débit de la recherche, de même que les gouvernements ne peuvent nous obliger à acheter tel ou tel ordinateur, ni définir a priori les configurations des machines que nous choisirons, les utilisateurs devraient également pouvoir configurer leurs propres réseaux comme ils l'entendent.

    En tout état de cause, et quelles que soient les formes qu'ils prendront, l'importance des réseaux sera telle que les gouvernements chercheront à renforcer leurs contrôles, et mieux encadrer leur côté décentralisé et somme toute "anarchique". A ce titre, la surveillance et le contrôle de l'internet par les autorités chinoises, et l'autocensure de GoogleGoogle.cn, ou encore la collaboration policière de Yahoo!, ne sont qu'un début..

    Pour Esther Dyson, de l'ICANNICANN, dont la dépendance envers les autorités américaines fait débat, cette "illégitimité" de l'ICANN est aussi sa force, "parce que cela signifie que l'on ne peut pas faire grand chose", et qu'aucun État ne pourra donc contrôler l'internet plus que cela.