Pour frapper des infrastructures militaires russes comme les aéroports d’où les bombardiers décollent, ou plus symboliquement Moscou, l’armée ukrainienne exploite actuellement des drones suicides en… carton. Conçus en Australie, ils sont difficilement détectables par les radars et peuvent gravement endommager les aéronefs militaires russes.


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    Sur le conflit russo-ukrainien, le drone conforte encore une fois son rôle d'outil essentiel pour faire la différence. Pour réduire sa dépendance à la Chine, et notamment avec le constructeur DJI, le pays produit désormais ses propres modèles à vocation militaire. Certains d'entre eux servent de munitions rôdeuses pour cibler des véhicules ou les soldats de l'ennemi. Il faut dire que depuis plusieurs semaines maintenant, l'Ukraine répond à la terreur des bombardements russes en profondeur sur son territoire par la même chose au cœur de la Russie.

    En revanche, contrairement à Moscou, le pays vise essentiellement des infrastructures logistiques, des centres de décision et surtout les aéroports d'où partent les bombardiers russes chargés de missilesmissiles. Pour le moment essentiellement symboliques, ses opérations montrent également que les systèmes de protection russes ne sont pas toujours efficaces. Et pour encore mieux les parer, les Ukrainiens emploient maintenant des drones constitués littéralement de carton.

    Ces drones suicides proviennent d'Australie. Baptisés Corvo et produits par la société Sypaq, ces avions en carton moussemousse cirés sont plutôt conçus pour la surveillance et des opérations de livraison. Mais les Ukrainiens les auraient transformés en drones explosifs. L'Australie en aurait livré 500 depuis le printemps aux forces armées de Kyiv.

    Ce sont certainement ces drones indétectables par les systèmes de défense aérienne qui ont frappé la base aérienne de Pskov en Russie dans la nuit de ce 30 août. Quatre avions de transport russes auraient été endommagés selon l’agence Tass. © Twitter

    Ils font un carton !

    L'aile mesure deux mètres d'envergure et la massemasse à vide est de 2,4 kilos. La capacité d'emport est de 3 kilos, mais une version plus lourde permet de porter jusqu'à 6 kilos. Les Ukrainiens exploitent donc cette capacité pour emporter une charge explosive. C'est encore peu pour faire de gros dégâts, mais suffisant pour neutraliser des avions de combat.

    C'est justement ce qu'il s'est passé sur plusieurs aéroports russes. Il y a quelques jours, Kyiv a déclaré qu'il avait frappé un MiG-29 et quatre avions de combat Su-30 sur l'aérodrome de Koursk qui se trouve situé à l'ouest de la Russie. Ces mêmes drones auraient endommagé deux lanceurslanceurs de missiles Pantsir et une partie d'un système de défense aérienne S-300.

    Tôt ce matin, une nuée de drones s'est abattue sur l'aéroport de Pskov en Russie. Une base qui se situe à 30 kilomètres de l'Estonie et surtout, 600 kilomètres de la frontière ukrainienne. Là encore, quatre appareils de transport militaire auraient été endommagés, voire détruits. Il faut dire qu'en raison de sa faible masse, le drone est endurant. Il peut voler au moins une heure et dispose d'un rayon d'action de 120 kilomètres s'il croise à 60 km/h. Compact lorsqu'il n'est pas monté, il s'assemble facilement et se lance à la main ou avec une catapulte. Mais surtout, sa structure constituée de carton, le rend indétectable par les radars, ce qui permet aux Ukrainiens de montrer à la population russe que les systèmes de défense aérienne ne protègent pas les bases militaires.