Des chercheurs de Stanford ont élaboré un train d'atterrissage grâce auquel un drone peut se poser sur un mur ou au plafond et y rester agrippé comme un insecte. Équipé de capteurs ou d’une caméra, ce type d’appareil pourrait servir à des missions d’observation ou de reconnaissance de longue durée en étant à la fois discret et très économe en énergie.

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    Selon un rapport récent du cabinet PricewaterhouseCoopers, les applicationsapplications commerciales basées sur des drones sont amenées « dans un avenir très proche » à remplacer nombre de services fournis actuellement par une main-d'œuvre humaine. La valeur totale de ce marché est estimée à 127 milliards de dollars, ce qui donne une idée de l'ampleur du bouleversement en cours. De fait, les drones vont jouer un rôle croissant dans un grand nombre de domaines : reconnaissance militaire, sécurité, livraison, tournages vidéo, intervention sur site suite à une catastrophe, observation environnementale...

    Toute innovation susceptible de les rendre plus performants est donc scrutée avec attention. Ainsi en va-t-il du train d'atterrissage développé par des étudiants du Biomimetics and Dexterous Manipulation Lab de l'université de Stanford (États-Unis). Le dispositif permet à un modèle de drone quadricoptère grand public de venir se poser à la verticale contre un murmur ou de se suspendre au plafond. Une fois posé, l'appareil peut rester en place aussi longtemps que nécessaire pour filmer ou recueillir des données à l'aide des capteurscapteurs dont il peut être équipé.

    Ce train d'atterrissage est une évolution issue du Scamp (Stanford Climbing and Aerial Maneuvring Platform), un robot capable de voler, de se poser le long d'un mur vertical et d'y grimper. Il repose sur quatre patins hérissés de micropointes en acieracier placées sous le drone et une « queue » en carbonecarbone située à l'avant, elle aussi dotée de ces griffes. Lorsque le drone s'approche d'un mur, la queue entre en contact avec la surface et la poussée des moteurs fait pivoter l'engin à la verticale jusqu'à ce que les patins viennent se plaquer et s'agrippent. Ces derniers sont montés en position inversée et contrôlés par des servomoteurs : les deux patins supérieurs exercent une traction vers le bas tandis que les deux patins inférieurs « poussent » vers le haut, ce qui assure une prise solidesolide


    Dans cette vidéo de démonstration, on peut voir comment fonctionne le train d’atterrissage qui permet au drone de venir se poser contre un mur ou sur un plafond. La queue en carbone située à l’avant de l’appareil munie de micropointes sert de pivot, le temps que les patins viennent se plaquer sur la surface et verrouillent leur prise. © Biomimetics and Dexterous Manipulation Lab, Stanford University

    Les surfaces lisses posent encore problème

    Pour le décollage, si le drone est suspendu au plafond, il est déjà en position de vol horizontal et le redémarrage des moteurs suffit à le maintenir en l'airair. Lorsqu'il se trouve agrippé contre un mur à la verticale, le mécanisme est beaucoup plus élaboré. Une fois les patins déverrouillés, alors que l'appareil commence à basculer en arrière, l'extrémité de la queue pourvue de micropointes va venir s'agripper au mur pour jouer un rôle de pivot le temps que le drone se trouve à l'horizontale et déclenche ses moteurs.

    Pour le moment, ce dispositif fonctionne efficacement sur des surfaces présentant des aspérités sur lesquelles les griffes peuvent avoir une prise : un mur en crépicrépi, en briques, en pierre, etc. Pour une surface totalement lisse, le dispositif devrait être complété par un système adhésif sans doute inspiré des pattes du gecko.

    À l'heure actuelle, l'autonomie des drones commerciaux ne dépasse pas la demi-heure. Un tel système permettrait d'économiser la batterie en évitant de recourir au vol stationnairevol stationnaire lorsqu'il s'agit d'observer un site dans un périmètre fixe. Ce train d'atterrissage pourrait aussi servir à mettre rapidement le drone à l'abri en cas d'intempérie. Intéressant pour les vidéastes, les chercheurs qui collectent des données environnementales, les services chargés de suivre l'intégrité d'un bâtiment, etc.

    Mais l'on ne peut évidemment s'empêcher de penser à toutes les applications militaires et policières, de surveillance ou d'espionnage. Un drone miniature, paré d'un revêtement camouflage adapté, pourrait aisément se cacher dans les arbresarbres, des angles de façade, sous des cornichescorniches et être beaucoup moins repérable que dans les airs...