Utiliser le sang comme facilitateur d'une réaction électrochimique, c'est ce qu'ont réussi à faire des chercheurs espagnols avec le prototype d'une batterie qui a fonctionné pendant près de 30 jours, avec simplement 0,165 milligramme d'hémoglobine ! On imagine aisément que la première application de cette innovation bénéficierait aux implants médicaux utilisant des batteries biocompatibles.


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    Des chercheurs espagnols de l'Institut chimique pour l'énergieénergie et l'environnement (Iquema) de l'université de Cordoue, en Espagne, ont réussi à mettre au point un prototype de batterie fonctionnant en partie avec de l'hémoglobinehémoglobine. Cette solution présente de nombreux avantages insoupçonnés. Les travaux, qui n'en sont qu'à leurs balbutiements, ont déjà fait l'objet d'une publication dans la revue Energy & Fuels.

    Et pourquoi pas une batterie à base de... crabe ?! C'est ce qu'ont réussi à produire des chercheurs, en créant une batterie à la fois plus sûre et plus écolo. © Futura

    Pour rappel, l'hémoglobine est une protéineprotéine présente dans les globules rouges qui assure le transport de l'oxygène dans le corps. Des chercheurs ont ici mis en évidence que l'hémoglobine présente des propriétés intéressantes dans le processus d'oxydationoxydation qui génère de l'énergie dans les batteries de type zinczinc-|bac12047cd9dce77b9ad87d5b0f55b8e| C'est ainsi qu'ils ont mis au point la toute première batterie biocompatible qui utilise donc l'hémoglobine dans une réaction électrochimique et qui transforme l'énergie chimique en énergie électrique.

    Démonstration du premier prototype de batterie qui utilise l'hémoglobine pour fonctionner. © Unité de Culture Scientifique et Innovation de l'Université de Cordoue

    Pour des implants médicaux biocompatibles

    L'hémoglobine fonctionne ici comme un catalyseurcatalyseur dans ces batteries, en facilitant la réaction électrochimique, appelée aussi réaction de réduction de l'oxygène. Cela signifie qu'une fois que l'air pénètre dans la batterie, l'oxygène est réduit et transformé en eau dans une partie, libérant des électronsélectrons qui passent dans l'autre partie de la batterie où s'effectue alors l'oxydation du zinc. Et les premiers résultats sont plutôt probants puisque l'équipe a pu faire fonctionner son prototype de batterie pendant près de 30 jours, avec simplement 0,165 milligramme d'hémoglobine.

    Dans l'absolu, ce type de batterie présenterait de nombreux avantages, à commencer par celui de pouvoir être utilisé dans des conditions atmosphériques extrêmes, là où les modèles classiques lithiumlithium-|f73b46edd70b3473bfd2f047a979335e| sont affectés par l'humidité ou les fortes chaleurschaleurs. Mais finalement, l'usage le plus intéressant concernerait des dispositifs directement intégrés au corps humain, comme les stimulateurs cardiaques. À noter enfin que ces batteries biocompatibles ne peuvent fonctionner qu'en présence d'oxygène et ne pourraient donc pas être utilisées dans l'espace.