Lors d'une conférence en janvier 2005, le président de Harvard, Lawrence Summers, suggérait des différences d'intelligences innées entre les sexes, expliquant en partie le manque de femmes scientifiques dans les universités.

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    Un rapport des National Academies, paru le 18 septembre, ressuscite cette polémique sur la répartition des sexes dans les professions scientifiques au niveau universitaire.

    Le rapport indique que si les femmes rencontrent beaucoup plus d'obstacles que les hommes dans leur carrière professionnelle au sein des universités américaines les plus prestigieuses, ce n'est aucunement dû à une différence biologique, contrairement aux propos de M. Summers.

    Les National Academies encouragent donc les administrateurs universitaires, sociétés professionnelles, agences gouvernementales et le Congrès à envisager rapidement des réformes pour dissiper les préjugés envers les femmes dans les professions scientifiques. Les femmes représentent en effet une ressource importante mais sous-estimée pour les Etats-Unis, qui font face à un marché de plus en plus compétitif dans les sciences, la technologie, et l'éducation supérieure et ne produisent plus assez de scientifiques et ingénieurs :
    - les femmes Docteurs en sciences sont en général moins payées que les hommes ;
    - elles sont 4 fois moins nombreuses qu'eux dans les universités spécialisées en sciences et ingénierie ;
    - elles sont moins honorées de distinctions (Médaille Nationale de Sciences, etc.), et obtiennent plus lentement des promotions et titularisations, bien que leur productivité et qualité de travail ne soient pas remises en cause ;
    - sur 1.000 femmes interrogées, professeurs en sciences dans de grandes universités de recherche, la majorité considère que leur travail est mésestimé, et ressent un manque de respect de la part de leurs collègues homme.

    Dans un article du Washington Post, un neurobiologiste de Stanford, anciennement femme, devenu homme à 42 ans, témoigne des préjugés empêchant la réussite des femmes dans les sciences. Il considère être traité plus respectueusement aujourd'hui en tant qu'homme.

    Le rapport des National Academies propose plusieurs recommandations aux universités, comme assurer la rétention, la promotion, et la titularisation des femmes dans les carrières scientifiques, offrir des possibilités de garderies, encourager les professeurs dans leurs carrières, et être plus flexibles envers les responsabilités parentaux.

    Au niveau fédéral, il suggère que l'Equal Employment OpportunityOpportunity Commission, les Départements de Justice, d'Education et de Travail aident les universités à diversifier leur personnel-enseignant, mettent en place des lois contre la discrimination, et collaborent avec le Congrès pour assurer que ces lois s'appliquent également dans les agences scientifiques comme la NASA, le NIH, le NISTNIST et la NSF.