Afin d'emmener les astronautes entre l'orbite et la surface de la Lune, la Nasa devrait sélectionner un second alunisseur pour le programme Artemis. Son budget 2022 le lui permet. Cet alunisseur, concurrent du Starship lunaire de SpaceX sélectionné en 2021, offrira une solution alternative à la Nasa en matière de capacités opérationnelles, de redondance et d’absence de dépendance à un seul fournisseur.


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    La Nasa vient de recevoir un budget de 24,04 Md$ pour l'année fiscale 2022, en hausse d'environ 3,3 % par rapport à 2021. Bien qu'il soit très légèrement inférieur à ce que souhaitait la Nasa (24,8 Md$), il permet à la quasi-totalité de ses programmes d'être en augmentation par rapport au budget précédent. Dans le domaine de l'exploration humaine de la Lune et du développement économique de l'orbite basse, deux programmes, l'Human Landing System et le Commercial LEOLEO Development reçoivent, pour la première fois, la totalité des fonds demandés par la Nasa. C'est évidemment un signal fort de l'intérêt croissant des États-Unis pour ces deux objectifs.

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    À la suite de cette annonce budgétaire, la Nasa a déclaré qu'un second alunisseur sera sélectionné, afin d'emmener ses astronautesastronautes entre l'orbite et la surface de la Lune en vue d'une mission inhabitée et une mission habitée à horizon 2026 et 2027. Pour l'heure, seule l'entreprise SpaceX avait été choisie pour développer un alunisseur dans le cadre de la mission Artemis III, suscitant de vives critiques de la part de nombreux représentants politiques et industriels. Blue Origin et Dynetics, les deux sociétés perdantes face à SpaceXSpaceX, avaient tenté de faire annuler le contrat. Le Congrès et de nombreux responsables politiques ont donc rappelé leur attachement à la compétition dans le cadre du programme Human Landing System. Un second alunisseur a aussi comme intérêt de ne pas dépendre des seules solutions de transport commercialisées par SpaceX et de permettre une redondance des capacités avec des solutions d'alunissage concurrentes.

    Concepts d'attendrisseurs lunaires à l'étude pour le compte de la Nasa dans le cadre du premier appel d'offres. De gauche à droite, les projets de Blue Origin, de Dynetics (associé à Thales Alenia Space) qui n'ont pas été retenus. La Nasa leur préférant celui de SpaceX (à droite), dont la proposition était la moins chère et aussi la plus audacieuse. © Blue Origin, Dynetics, SpaceX, Nasa
    Concepts d'attendrisseurs lunaires à l'étude pour le compte de la Nasa dans le cadre du premier appel d'offres. De gauche à droite, les projets de Blue Origin, de Dynetics (associé à Thales Alenia Space) qui n'ont pas été retenus. La Nasa leur préférant celui de SpaceX (à droite), dont la proposition était la moins chère et aussi la plus audacieuse. © Blue Origin, Dynetics, SpaceX, Nasa

    Deux solutions d'alunissage alternatives et concurrentes

    D'ici quelques semaines, la Nasa publiera un appel d'offres ouvert à toutes les entreprises américaines, et non pas aux seuls projets concurrents de SpaceX qui avait perdu le premier appel d'offres. À savoir le National Team de Blue Origin et Dynetics associé à Thales Alenia Space. Ce deuxième appel d'offres, qui confirme aussi la stratégie de la Nasa d'aller vers le tout commercial plutôt qu'une approche contractuelle plus conventionnelle où elle serait propriétaire des véhicules et de la propriété intellectuelle, sera très différent du premier. Les exigences seront renforcées par rapport à l'appel d'offres qui encadrait le contrat HLS de SpaceX.

    Concrètement, ce futur alunisseur devra avoir de meilleures capacités d'emport, réaliser des séjours lunaires plus longs et être en mesure de s'amarrer au Gateway. Pour assurer une forme d'équité entre les entreprises concurrentes, la Nasa prévoit de renforcer les conditions imposées à SpaceX, en s'adaptant aux nouvelles exigences. En contrepartie, SpaceX s'est vu octroyer une deuxième mission de démonstration.

     

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