Au Maroc, une équipe internationale menée par Jean-Jacques Hublin (du Collège de France et de l’Institut Max Planck) a découvert les restes fossiles de cinq individus qui appartiennent à notre espèce. Mais ils datent de 300.000 ans, alors que les plus vieux Homo sapiens connus remontaient à 195.000 ans. De plus, les premiers Hommes semblaient être apparus en Afrique de l’est. La découverte contraint à revisiter l’histoire de l’espèce humaine et, de plus, montre que, depuis ses premiers représentants, c'est la boîte crânienne, donc le cerveau ou au moins le cervelet, qui a le plus évolué.

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    L'espèceespèce humaine (Homo sapiens) est 1,5 fois plus vieille que ce que l'on pensait. C'est la première conclusion d'une nouvelle étude d'un site marocain, Jebel Irhoud, connu depuis 1961. Les restes fossilesfossiles de cinq individus (trois adultes, un adolescent et un enfant) ont été découverts dans les couches profondes de l'endroit, après de nouvelles fouilles. Il y avait là, notamment, des parties de crânecrâne, une mandibulemandibule presque complète et des dents.

    Alors que les restes humains déjà retrouvés sur le site étaient attribués à des Néandertaliens, ces fossiles, soigneusement analysés, se révèlent très proches d'Homo sapiensHomo sapiens, c'est-à-dire de nous. Les fouilles ont également mis au jour des outils en silex, associés à ces ossements. Ils ont été brûlés, car ces humains maîtrisaient le feu, ce qui a permis de les dater par thermoluminescence, une méthode précise. Elle indique un âge, confirmé par une autre technique de datation (la résonance électronique de spinélectronique de spin), de 315.000 ans +/- 34.000.

    L’histoire de la famille humaine est à réécrire

    C'est environ 100.000 ans de plus que les plus anciens restes connus d'Homo sapiens (site d'Omo Kibish en Éthiopie), datés de -195.000 ans. De plus, les premiers membres de notre espèce étaient censés apparaître en Afrique de l'est, ou au moins sub-saharienne. La découverte bouleverse donc l'histoire de l’espèce humaine et de ses cousines disparues.

    Par ailleurs, l'analyse fine des différences morphologiques, réalisée par une méthode statistique, montre bien l'appartenance à notre espèce, plutôt qu'à des membres plus anciens de la famille humaine, comme Homo erectusHomo erectus ou l'Homme de NéandertalNéandertal. Pour autant, ces humains diffèrent un peu de nous, par la forme de la boîte crânienneboîte crânienne, avec un cerveletcervelet plus petit que le nôtre.

    © Collège de France